Le groupe Bouygues a enregistré une hausse de 3 % de son chiffre d'affaires en 2012, à 33,5 Mrds €, dépassant son objectif initial. Mais ses performances opérationnelles ont été affectées par sa filiale Telecom. Conséquence : le bénéfice net plonge de 41 % - mais reste nettement positif - à 633 M€. Le groupe souligne en revanche l'excellente activité commerciale du pôle Construction.
Le chiffre d'affaires pour le groupe diversifié Bouygues en 2012 a été supérieur à son objectif, s'élevant finalement à 33,5 Mrds € (+3 %). Une bonne performance qui a été atténuée par la situation difficile de la division Bouygues Telecom qui accuse une perte nette de 14 M€ et un CA en repli de 9 % (à 5,226 Mrds €). Les résultats s'en ressentent puisque le résultat net groupe est en baisse de 437 M€ par rapport à 2011 (dont 345 M€ liés aux télécoms), s'établissant à 633 M€. Mais Bouygues a pu s'appuyer sur la forte dynamique commerciale de son pôle Construction, dont le carnet de commandes a continué de croître.
Des carnets de commandes bien garnis
En détails, Bouygues Construction a généré un chiffres d'affaires de 10,64 Mrds € (+9 %) avec une progression aussi bien en France (+5 %), qu'à l'étranger (+13 %). Le résultat net de la division s'établit à 267 M€ (+18 %). Les prises de commandes ont atteint un niveau record de 12 Mrds € assurant une bonne visibilité de l'activité. Du côté de Bouygues Immobilier, le CA est ressorti à 2,396 Mrds € (-3 %) et le résultat net a lui aussi baissé pour atteindre les 107 M€ (-11 %), les conséquences de la baisse des réservations de logements. Le marché français, en fort recul, affiche en effet un repli de 30 % par rapport à 2011. L'immobilier d'entreprise se maintient à 581 M€ malgré un marché morose. Le carnet de commandes, qui atteint les 2,957 Mrds €, est en léger recul (-3 %) mais il représente tout de même 15 mois d'activité.
Pour Colas, le chiffre d'affaires a progressé de 5 % à 13 Mrds €. Une baisse de rentabilité aux Etats-Unis et des pertes sur l'activité de ventes de produits pétroliers pèsent sur les comptes. Malgré tout, l'équilibre des résultats est atteint en Europe Centrale et la bonne performance de l'activité routière en France permettent de rattraper la situation et de stabiliser la marge sur l'année. Le résultat net atteint les 302 M€ (-10 %), et le carnet de commandes progresse en France (+5 %) et à l'international (+2 %), atteignant les 6,7 Mrds € au 31 décembre 2012.
Stabilité en 2013
Le groupe se montre donc serein quant à l'évolution de son chiffre d'affaires en 2013. Il annonce dans un communiqué : "Dans un environnement économique difficile, les activités du pôle Construction disposent d'une bonne visibilité grâce à un carnet de commandes à un niveau record et bénéficient de solides atouts : une capacité à offrir des solutions innovantes à forte valeur ajoutée, une présence à l'international solide et diversifiée, et le développement d'activités de spécialités, sources de croissance". Bouygues envisage donc que son CA restera stable, avec des ambitions modérées pour Colas et Bouygues Construction (+1 %) et à peine plus marquée pour le pôle Immobilier (+4 %).
"Il n'existe que trois solutions possibles pour la renégociation du contrat de partenariat public-privé (PPP)" souhaité par le ministère de la Justice. "Les discussions sont en cours. Il existe trois solutions : un changement dans le financement, avec plus d'argent public, une simplification du projet ou une réduction de l'exploitation de certains services", a précisé Yves Gabriel, PDG de Bouygues Construction à l'occasion de la publication des résultats 2012 du groupe.
Pour rappel, la ministre de la Justice, Christiane Taubira avait annoncé en janvier renégocier le contrat - "d'une grande complexité", selon Martin Bouygues - du futur palais de justice de Paris, dont Matignon a décidé qu'il devait rester un PPP avec Bouygues. Le président de la République a ensuite confirmé que ce bâtiment ouvrirait ses portes en 2017.
"Il n'y a pas d'échéance à la renégociation mais il y aura un moment où cela sera irréversible", la construction étant alors trop engagée, a assuré Yves Gabriel. A son arrivée à la Chancellerie, Christiane Taubira avait également émis de sérieuses réserves sur le financement de l'ouvrage, signé en février en 2012. Elle estimait qu'il coûterait à l'Etat, au terme de 27 ans de contrat, la somme de 2,7 milliards d'euros, soit environ quatre fois le coût initial d'investissement. Elle avait assuré veiller "à ce que la renégociation soit substantielle".