Yves Gabriel, président-directeur général de Bouygues Construction, et Philippe Van De Maele, directeur de l'Innovation & Construction durable, ont profité du premier Campus innovation organisé par le groupe de BTP pour présenter leur stratégie d'adaptation aux enjeux du développement durable et à la révolution qu'est le BIM.
Alors que son siège a accueilli deux journées dédiées à l'innovation, le groupe Bouygues Construction annonce le lancement de plusieurs initiatives en lien avec le développement durable. "Notre stratégie est très simple : proposer des solutions de plus en plus globales à nos clients et allonger la chaîne de valeur bien au-delà de la construction traditionnelle", résume Yves Gabriel, le p-dg du groupe (photo). Le président ne cache pas le but de cette nouvelle étape dans l'évolution de l'entreprise : "Dégager des rentabilités meilleures, en amont et en aval de l'acte de construire". Bouygues Construction a donc travaillé l'ensemble de ses process, allant des étapes de conception et de montage financier jusqu'aux services dédiés à l'exploitation des bâtiments. Le campus innovation révèle les bouleversements que connaissent les métiers du bâtiment, "en phase de réinvention". "Le développement durable impacte nos métiers", déclare le dirigeant.
Les quartiers durables, synthèse des savoir-faire
Pour lui, ce sont les quartiers durables qui cristallisent le mieux la stratégie de Bouygues Construction, en faisant la synthèse ultime des diverses notions évoquées par le groupe. Philippe Van De Maele, le directeur Innovation & Construction durable du groupe, renchérit : "Notre stratégie répond aux enjeux du développement durable : notamment par la notion de territoire plus que de bâtiment seul, ou par celle de mutualisation et d'échanges à l'échelle d'un quartier ou d'un îlot". L'entreprise de BTP annonce avoir beaucoup appris de sa participation au projet d'éco-quartier "Green City" à Zurich, en Suisse. Les technologies étant maintenant maîtrisées, reste à industrialiser les procédés afin de réduire les coûts. "En France, les démarches sont longues, jusqu'à une dizaine d'années pour des projets", regrette le directeur Innovation & Construction durable. Pour lui, l'avenir sera lié à la gestion des flux d'énergie, d'eau, de personnes, de marchandises, de déchets et d'informations, grâce aux bâtiments connectés et aux dispositifs de mutualisation, adaptés aux enjeux locaux.Le démonstrateur "ABC" (Autonomous Building for Citizen) d'habitat autonome a cependant pris du retard à Grenoble, à cause du changement d'équipe municipale. "Le programme est en cours de réflexion, et nous espérons démarrer les études techniques en 2015, pour un début des travaux en 2016. Mais c'est un peu optimiste, les procédures administratives sont extrêmement lourdes concernant l'eau ou le stockage d'énergie sous forme d'hydrogène solide…", déplore Yves Gabriel qui souligne que le concept intéresse beaucoup d'autres municipalités. "L'enjeu technique est très fort, il implique de la recherche fondamentale, notamment avec le CEA, ce qui alimente ensuite nos réflexions sur les quartiers durables", confirme Philippe Van De Maele.
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