Les ex-républiques soviétiques représentent un marché particulièrement lucratif pour le groupe Bouygues qui vient de livrer, la semaine dernière, une immense mosquée à la gloire de Saparmourat Niazov, qui gouverne le Turkménistan en autocrate depuis 1985.

Le président à vie du Turkménistan, Saparmourat Niazov est certainement l’un des plus gros clients du groupe Bouygues. Après s’être fait construit un somptueux palais, le "Turkmenbachi" (père de tous les Turkmènes) vient d’inaugurer une gigantesque mosquée commandée au groupe français pour quelque 83 millions d'euros.

Construite à Kiptchak, le village où en 1940 est né le président Niazov et où sont enterrés ses aïeux, cette mosquée de 17.500 m2 doit pouvoir accueillir un millier de fidèles. Erigée à la gloire du dictateur, ses minarets atteignent 90 mètres. Sur les murs de marbre, sont inscrits à côté des classiques versets du Coran, des extraits de son "Guide spirituel", "Rukhnama", qui mêle récits autobiographiques et considérations sur l'histoire et la culture turkmènes, dont l'étude est obligatoire dans les écoles.
Le coût de ce projet remporté par la société française au Turkménistan est de 83 millions d'euros, selon la presse officielle turkmène citée par l’AFP.

Ce juteux contrat est loin d’être le premier pour le groupe Bouygues dans cette ex-république soviétique. Saparmourat Niazov avait déjà choisi le Français pour toute une série de coûteuses installations sportives, le parlement, deux ministères, un auditorium de 2.800 places, un théâtre et un palais présidentiel.
La valeur totale des contrats de Bouygues avec le Turkménistan n'a pas été indiquée, mais en 2000 elle avoisinait déjà les 600 millions de dollars, selon les autorités turkmènes.

Le groupe Bouygues est également très proche des dirigeants d’autres républiques d’Asie Centrale. Tiré principalement par Bouygues, le secteur du BTP est le seconde domaine (après l’énergie) dans lequel d’importants contrats ont été signés entre ces républiques et la France ont fait remarquer un groupe de sénateur à l’occasion d’un voyage d’étude.

Au Kazakhstan par exemple, le groupe Bouygues a réalisé plusieurs chantiers d’exception dont un autre palais présidentiel pour un montant d’environ 76 millions d’euros.
Enfin, un contrat d’une ampleur identique a été conclu en Ouzbékistan pour la construction d’un luxueux hôtel à Tachkent ont pu observer les sénateurs.

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