Cinq boîtes colorées, cinq mondes pour apprendre, comprendre, rêver, échanger et créer : c'est ainsi que se décline le projet de médiathèque du Grand Angoulême, sous les traits de l'architecte Françoise Raynaud. Ce grand projet culturel visant à devenir un véritable lieu de rencontres doit ouvrir dans la cité de la bande-dessinée en 2013.
La capitale mondiale de la bande-dessinée n'avait pas encore de lieu consacré au neuvième art en particulier, à la lecture en général ainsi qu'aux rencontres, aux échanges et à la détente : ce sera bientôt chose faite, avec le grand projet de médiathèque signé de l'architecte Françoise Raynaud. L'équipement, qui ouvrira ses portes fin 2013, se veut d'abord un lieu de vie.
L'architecture même de la médiathèque donne le ton : le Grand Angoulême, maître d'ouvrage, voulait un espace dédié à chacun de ces thèmes : Créer, concernant les arts et loisirs ; comprendre, dédié à la connaissance, la formation et l'information ; imaginer, proposant des œuvres littéraires pour tous les âges et tous les styles ; d'un monde à l'autre, pour relier les différents espaces en un lieu d'accueil et d'échange ; et la fabrique des mondes, réservé à l'administration et la gestion technique des services. Pour répondre à ce cahier des charges, Françoise Raynaud et son agence Loci Anima ont imaginé cinq boîtes colorées, empilées les unes sur les autres et reliées par des passerelles, vues panoramiques et autres ponts habités. «La notion de mondes différenciés est lisible dès la construction des espaces, mais c'est aussi ce qui les réunit», explique Françoise Raynaud.
«Un moteur de construction pour l'agglomération»
Les boîtes, faites de béton et de métal, sont parées de verre et de lamelles en profil aluminium. Elles présentent des volumétries similaires : 60 mètres de long par 16 mètres de large, et 4 à 6 mètres de hauteur. «On se sert de l'inertie du béton pour maintenir un bon équilibre de température à l'intérieur», explique l'architecte. Les matériaux et la modélisation des espaces ont aussi été choisis afin que la médiathèque puisse évoluer avec le temps et les usages. «Faire de l'environnemental, ce n'est pas que des chiffres, même si ça passe forcément par là ; c'est surtout construire intelligemment», indique Françoise Raynaud. D'ailleurs, l'équipe a anticipé la réglementation parasismique entrant en vigueur en 2015, en mettant dès à présent ce bâtiment aux futures normes en la matière. Côté consommation, la construction de 5.614 m2 Shon table sur moins de 50 kWh/m2/shon/an.
La médiathèque, que le Grand Angoulême veut comme un «signal», sera ensuite reliée par une grande passerelle vers le pôle multimodal et la gare TGV, qui verra arriver la grande vitesse dès 2016, pour n'être plus qu'à 35 minutes de Bordeaux. «Nous voulons un équipement qui soit le moteur de la construction du cœur d'agglomération, et fasse rayonner la culture sur l'ensemble des quinze communes qu'elle rassemble», explique Philippe Lavaud, maire d'Angoulême et président du Grand Angoulême.
Le site de la future médiathèque
La future médiathèque sera construite sur une ZAC à proximité de la gare (à gauche sur la photo).
Vue depuis les Halles
Vue 3D de la médiathèque depuis les Halles, sur les hauteurs d'Angoulême.
Démolition
La médiathèque sera construite sur un site industriel abandonné depuis longtemps. La démolition des bâtiments, datant de la fin du XIXe siècle et des années 1950, a commencé avec l'entreprise Genier-Deforge.
Chantier de déconstruction
La déconstruction des bâtiments doit durer jusqu'à mi-juin.
Déchets
Les déchets seront triés et valorisés.
Amiante
Les bâtiments ont été désamiantés avant la démolition.
Jardins
Vue depuis le parvis sud sur les jardins entourant la médiathèque.
Cinq boîtes
Françoise Raynaud et son agence Loci Anima ont imaginé cinq boites colorées, empilées les unes sur les autres et reliées par des passerelles, vues panoramiques et autres ponts habités.