POLITIQUE. La filière de la construction bois souhaite davantage peser sur les arbitrages qui donneront corps à la réglementation environnementale 2020. Pour cela, plusieurs opérations de fusion ont eu lieu au sein de l'Union des industriels et constructeurs bois (UICB).
Un "porte-voix" de la construction bois, voire des matériaux biosourcés en général : c'est ce que souhaite devenir l'Union des industriels et constructeurs bois (UICB), qui vient d'annoncer un remaniement organisationnel interne. La filière bois a la particularité d'être très atomisée au niveau de la taille des acteurs ; mais elle est également atomisée au niveau de ses représentants. D'où la volonté, en cette année qui verra fleurir la réglementation environnementale 2020, censée être favorable aux produits biosourcés (chanvre, ouate de cellulose, fibres de bois...), de frapper plus fort en désignant clairement l'UICB comme organisation porte-parole des professionnels. Ainsi, huit des onze syndicats professionnels membres de l'UICB ont fusionné. "Le bois est un 'outsider' par rapport aux autres matériaux de construction", explique à Batiactu un porte-parole de l'UICB. "Nous souhaitons donc une logique d'organisation optimale, et faire en sorte que nous soyons plus conscients de ce que nous rapproche que de ce qui nous sépare."
Unir les forces pour faire croître les marchés
Cette réorganisation intervient après dix ans de crise économique qui ont laissé les entreprises exsangues. Dix années durant lesquelles elles se sont soucié de survivre plutôt que de s'engager dans le syndicalisme patronal. A présent, alors que les cartes vont être réglementairement redistribuées, se réunir prend plus de sens. "Nous devons être à même de convaincre les architectes et les bureaux d'études", continue le porte-parole de l'UICB. "Les produits que nous proposons sont une partie de la solution pour construire dans une logique plus respectueuse de l'individu."
Les professionnels du secteur espèrent en effet que "cette unité nouvelle permettra de faire valoir les atouts du secteur, entre la filière bois de première transformation et les maîtres d'ouvrage", pour reprendre les propos de Frédéric Carteret, président de l'UICB. L'organisation professionnelle assure rassembler près de 300 entreprises de la construction bois, employant plus de 40.000 salariés.
Les fronts ne manquent pas en cette année réglementaire, alors que les inquiétudes des acteurs des biosourcés se sont fait connaître ces dernières semaines. L'UICB rappelle ainsi certaines de ses propositions dans un communiqué de presse récemment diffusé. Tout d'abord, la fixation d'un plafond d'émissions de carbone "au-delà duquel il n'est pas possible de construire" - aspect qui a été confirmé à Batiactu par les pouvoirs publics. Mais l'UICB souhaite aussi la fixation d'un "indicateur précisant la quantité de carbone stocké dans le bâtiment".
Sur des sujets connexes, à commencer par le label "Bâtiment biosourcé", l'UICB demande une publication rapide du décret "instaurant le label révisé" et la mise en œuvre de moyens de communication pour le faire connaître.
Le conseil d'administration de l'UICB
Président : Frédéric CARTERET (AMI BOIS)
Vice-président : Bertrand MINOT (Groupe MINOT)
Vice-président : Philippe SORAVIA (ESCALIERS MAGNIN)
Trésorier : Philippe BELLIARD (BELLIARD)
Administrateurs titulaires : Marc BONNEAU (SICOB), Dominique CHARMOILLE (CHARM'OSSATURE), Olivier JOREAU (CAVAC), Bruno MACE (ROINET), Bruno MALERBA (Groupe MALERBA), Christophe THUAULT (Groupe TANGUY).