Des ponts routiers aux bâtiments universitaires, le bois lamellé se décline sous toutes les formes depuis cent ans ! A cette occasion, le syndicat national du bois lamellé organise à partir de septembre, des journées régionales pour découvrir et débattre des différentes mises en œuvre de ce procédé. Retour sur un matériau centenaire.

Le bois lamellé est centenaire ! Plus précisément, le brevet de ce procédé a soufflé ses cent bougies l’an dernier. A cette occasion, le syndicat national du bois lamellé (SNBL) et la Fédération des industries forestières suédoises (Skogsindustria) organisent jusqu’à la fin du mois d’octobre des journées régionales sur ce thème, dans le Grand Est, les Pays de Loire, en Bretagne et en Aquitaine. Si le brevet du bois lamellé a été déposé entre 1906 et 1907 en Allemagne, en France et en Suisse, ce n’est qu’en 1913 que l’on voit sortir de terre en France le premier bâtiment utilisant ce procédé : il s’agit de la caserne Bruat, à Colmar.

En fait, la première apparition de cette technique en France remonte au 16e siècle, lorsque l’architecte Philibert Delorme a l’idée d’utiliser le bois là où, d’habitude, on utilisait la pierre. Il crée donc une charpente en arche composée de courtes sections de bois, qu’il solidarise entre elles par un clavetage de bois. Plus tard, au 19e siècle, le colonel Emy dispose des planches horizontalement, en les cintrant et les serrant à l’aide de colliers de métal. Par la suite, le charpentier allemand Otto Hetzer remplacera les boulons par des collages à la caséine (substance protéique servant de liant), afin d’éviter les déformations. Aujourd’hui, le matériau est constitué de lamelles de bois de 33 à 45 mm, souvent issues du sapin, de l’épicéa, du douglas ou du pin sylvestre.

Esthétique
En cent ans, le procédé du bois lamellé s’est invité dans tous types de constructions : maisons individuelles, salles de concert (tel le Zénith de Limoges inauguré en 2007), bâtiments universitaires ou encore ponts routiers… A chaque fois, le procédé est prisé pour ses performances mécaniques. Ainsi, pour le pont routier du Crest (Drôme), la structure en lamellé de douglas conjugue résistance aux passages des véhicules et esthétique, le bois procurant une impression de légèreté. L’aspect esthétique provient notamment des multiples formes que le bois lamellé peut donner à un ouvrage ou à un bâtiment, avec des systèmes de stabilisation pluridirectionnels (contreventements). Pars ailleurs, le lamellé est réputé pour résister aux agressions des sels, acides et autres chlores : il n’est donc pas étonnant de le retrouver dans la construction des piscines municipales. De plus, le comportement du bois lamellé face au feu est prévisible, c’est pourquoi il peut être conseillé pour la construction de bâtiments recevant du public. Autre aspect important, le bois lamellé en fin de vie est recyclable. On peut alors le réutiliser pour la construction ou le transformer en source d’énergie.

Les journées techniques organisées à l’occasion du centenaire du bois lamellé par le SNBL et le Skogsindustria commenceront le 11 septembre à Epinal. Objectif : «Retracer à travers des qualités techniques et environnementales du bois lamellé un siècle de performance». Au cours de ces journées, seront organisées des visites de bâtiments construits selon ce procédé et des débats faisant intervenir des professionnels.

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