REACTION. Les industriels de la filière des caoutchoucs et des pelouses synthétiques assurent que leurs produits sont sans danger pour la santé. La société Tarkett, contactée par Batiactu, dit se tenir "à la disposition des pouvoirs publics" dans le cadre de la saisine de l'Anses.
"Tarkett encourage l'Anses à publier ses conclusions le plus tôt possible, de manière à rassurer à nouveau les utilisateurs de terrains synthétiques contenant des billes en caoutchouc." C'est la réaction de l'industriel français, contacté par Batiactu, à la décision du Gouvernement de saisir l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) au sujet de la possible cancerogénéité des billes de caoutchouc que l'on peut trouver dans les gazons artificiels ou certains revêtements de sol de parcs pour enfants. Des segments de marché sur lesquels la société est présente. "Tarkett se tient à la disposition des pouvoirs publics pour fournir toutes les informations nécessaires à la réalisation des études menées par l'Anses", ajoute un porte-parole de la société.
Pour rappel, un récent numéro d'Envoyé spécial affirmait que les boules de caoutchouc recyclés utilisées dans ces produits pouvaient causer des cancers.
"Ces terrains ne présentent aucun danger pour la santé"
Trois organisations représentatives de cette activité (1) ont, en décembre 2017, publié une brochure assurant que les billes de caoutchouc dans les terrains synthétiques étaient "sans danger pour la santé". "Plus de 90 études ont été menées ces dernières années dans le monde entier pour vérifier si jouer sur des surfaces synthétiques est sans danger", peut-on y lire. Que concluent-elles ? "Les terrains synthétiques avec du remplissage de billes en caoutchouc ne présentent aucun danger pour la santé des joueurs et pour l'environnement."
En 2017, l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) avait publié les résultats d'une étude sur le sujet. Elle concluait qu'en l'état actuel des connaissances, "il n'y [avait] aucune raison de déconseiller aux personnes de faire du sport sur ces terrains contenant des billes de caoutchouc". L'Echa parlait alors d'un "très faible risque" d'inquiétude quant à la dangerosité de ces produits. L'organisme avait toutefois formulé plusieurs recommandations : s'assurer que les billes étaient issues de pneus recyclés européens (et donc contenant une dose limitée d'hydrocarbure aromatique polycyclique, un cancérogène avéré), s'assurer que les salles de sport sont correctement ventilées, ou encore rappeler aux utilisateurs d'avoir certaines mesures d'hygiène (se laver les mains ou encore quitter ses vêtements et ses chaussures avant de rentrer chez soi).
Le rapport de l'Anses est attendu pour juin 2018.
(1) Syndicat national du caoutchouc et des polymères (SNCP), Aliapur (valorisation des pneus) et la Fédération des acteurs des équipements de sport et de loisir (Fedairsport)
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