Comment faire d'un commissariat un lieu fonctionnel et ouvert sur l'environnement dans lequel il est inséré ? C'est la question sur laquelle ont planché les architectes du cabinet Negroni Archivision, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, pour inventer le commissariat de demain. Visite.
Est-ce une école, une salle de spectacle ? Non, c'est un commissariat ! A première vue, la tortue aux écailles multicolores imaginée par le cabinet Negroni ressemble à tout, sauf à un commissariat tel que nous les connaissons. Et c'est justement l'objectif. «Nous voulons humaniser ce lieu, et proposer une vision différente, loin de toute bunkerisation», explique l'architecte Emmanuel Negroni. Son cabinet a travaillé avec le ministère de l'Intérieur sur un concept de commissariat du futur.
Le cahier des charges était celui d'un commissariat typique, auquel les architectes ont intégré un volet évolutif et ouvert sur l'extérieur. «On a tendance à croire qu'un commissariat doit d'abord être protégé contre les dégradations. Notre démarche a été au contraire de prendre le parti-pris inverse, d'en faire un bâtiment vitré car ce n'est pas bon pour une société d'anticiper les agressions», explique Emmanuel Negroni. «Un commissariat est d'abord un bâtiment public, il faut que les gens s'y sentent bien». Ainsi, le projet mis en place par les architectes avec le commissaire divisionnaire Julien Gentile se veut coloré, vivant, fait d'une succession de volumes. La séparation des flux est l'un des éléments majeurs, afin d'éviter que ne se croisent dans les couloirs du commissariat une personne venant simplement demander un renseignement, un gardé à vue, etc : trois flux de circulation distincts ont donc été imaginés pour le public, le personnel et l'environnement policier afin que «chaque citoyen puisse accéder librement et en toute quiétude sans pour autant côtoyer un environnement délictueux», explique le cabinet. Le bâtiment est pensé pour répondre aux différentes fonctions qu'il abrite, et à son évolution dans la société. «Le rôle de l'architecte est aussi de réfléchir à ce que sera cette entité dans dix ou vingt ans», estime Emmanuel Negroni.
Carapace
Le principe constructif est basé sur une structure métallique porteuse, sur laquelle sont posés des modules préfabriqués autonomes de type BBC, ajustables au gré des besoins. Autour de ces modules, une carapace d'écailles. Trois rangées de coques recouvrent les façades : une en partie basse, faite de métal, afin de protéger le bâtiment des agressions (un facteur à prendre en compte malgré tout !), une autre servant à filtrer la lumière, et une rangée translucide constituée d'éléments photovoltaïques, qui s'orienteront suivant la prise maximale de lumière et permettront de fournir de l'électricité. Le poste de commandement, situé sous le jardin intérieur, sera recouvert d'une toiture vitrée. Situé au cœur du bâtiment, il sera visible depuis les autres services et servira à établir les liaisons électroniques entre le commissariat, les enquêteurs et les voitures de patrouille.
Aucune implantation n'a encore été décidée pour ce commissariat du futur, mais le cabinet Negroni et le ministère de l'Intérieur continuent de plancher sur le projet, étudié pour être adaptable dans des villes de différentes tailles, et dans des zones ayant des besoins et des dynamiques diverses.
Distribution des volumes
Le cahier des charges était celui d'un commissariat typique, auquel les architectes ont intégré un volet évolutif et ouvert sur l'extérieur.
Principe volumétrique
Le principe constructif est basé sur une structure métallique porteuse, sur laquelle sont posés des modules préfabriqués autonomes de type BBC.
Maquette
Flux
La séparation des flux est l'un des éléments majeurs.
Tortue
De l'extérieur, le commissariat s'apparente à une tortue géante.
Ecailles
Les coques multifonctions pourront servir de support pour la signalétique, la domotique, la protection thermique, solaire et physique, et les récepteurs photovoltaïques.
Couleurs
«Un commissariat est d'abord un bâtiment public, il faut que les gens s'y sentent bien», commente Emmanuel Negroni.
Parking
Le parking pourra se greffer en extérieur ou en sous-sol, suivant la typologie des lieux, avec un accès direct à la zone de garde à vue visant à limiter le temps de parcours d'un individu potentiellement dangereux.
Vue d'ensemble
Trois rangées de coques recouvrent les façades : une en partie basse, faite de métal, afin de protéger le bâtiment des agressions, une autre servant à filtrer la lumière, et une rangée translucide constituée d'éléments photovoltaïques, qui s'orienteront suivant la prise maximale de lumière et permettront de fournir de l'électricité.