Margherita Vallefuoco, commissaire extraordinaire pour les biens confisqués à des organisations criminelles, explique la démarche du gouvernement italien qui veut utiliser les immeubles et les terrains confisqués à la Mafia pour loger des familles défavorisées.
Quelle est la ligne générale du gouvernement pour les biens confisqués à la mafia ?
Le gouvernement suit les dispositions de la loi de 1996, qui restitue les biens à la collectivité. Elle part du principe que la collectivité a subi un dommage à cause de l'activité criminelle. Le mafioso s'enrichit illicitement aux dépens des citoyens honnêtes. C'est une façon de réparer, d'une manière économique, un dommage qui dérive d'une activité illicite.
C'est une loi qui a une forte valeur symbolique et pédagogique. Elle a donné des résultats très positifs. En Sicile, où il y a une grande concentration de la mafia et le plus gros patrimoine de biens confisqués, elle a aussi donné du travail, car ce sont des coopératives de jeunes qui gèrent les terrains confisqués.
Et nous avons rédigé une lettre visant à permettre qu'à Palerme, des familles sans logement s'installent temporairement dans des appartements confisqués à la mafia. Vue l'urgence dans laquelle se trouve Palerme et vu que les appartements sont vides, il nous semble juste de répondre temporairement à cette situation, même si la loi ne prévoit pas ce cas de figure.
Comment rendre l'application de cette loi plus rapide et donc plus efficace?
La loi, malheureusement, ne fonctionne pas bien. Les délais sont beaucoup plus longs que les 120 jours prévus entre la confiscation du bien et son attribution.
Pour réduire concrètement ce délai, le gouvernement veut créer un bureau qui s'occuperait exclusivement des biens confisqués.
Le commissaire extraordinaire, créé il y a trois ans, n'a pas le pouvoir réel de gérer les terrains. Nous contribuons à la création de projets, d'idées, de propositions.
Nous espérons que ce nouveau bureau sera rattaché au ministère de l'Intérieur, pour régler entre autres les problèmes de sécurité qui se posent, car il a les forces de police a sa disposition.
Comment assurer que ces biens ne retournent pas à la mafia ?
Toutes les composantes politiques, que ce soit la majorité ou l'opposition - et pour cela il y a unanimité - s'opposent à la vente des biens confisqués, car cela signifierait leur retour aux mains des mafieux. Un citoyen honnête ne va pas acheter les biens appartenant à un Provenzano (NDLR: le chef de la mafia sicilienne), il ne prend pas ce risque.
La solution est donc d'utiliser tous ces biens, dans des délais courts. Attribuer immédiatement le bien confisqué signifie rendre la loi effective et démontrer la victoire de l'Etat sur le crime organisé.
Le gouvernement suit les dispositions de la loi de 1996, qui restitue les biens à la collectivité. Elle part du principe que la collectivité a subi un dommage à cause de l'activité criminelle. Le mafioso s'enrichit illicitement aux dépens des citoyens honnêtes. C'est une façon de réparer, d'une manière économique, un dommage qui dérive d'une activité illicite.
C'est une loi qui a une forte valeur symbolique et pédagogique. Elle a donné des résultats très positifs. En Sicile, où il y a une grande concentration de la mafia et le plus gros patrimoine de biens confisqués, elle a aussi donné du travail, car ce sont des coopératives de jeunes qui gèrent les terrains confisqués.
Et nous avons rédigé une lettre visant à permettre qu'à Palerme, des familles sans logement s'installent temporairement dans des appartements confisqués à la mafia. Vue l'urgence dans laquelle se trouve Palerme et vu que les appartements sont vides, il nous semble juste de répondre temporairement à cette situation, même si la loi ne prévoit pas ce cas de figure.
Comment rendre l'application de cette loi plus rapide et donc plus efficace?
La loi, malheureusement, ne fonctionne pas bien. Les délais sont beaucoup plus longs que les 120 jours prévus entre la confiscation du bien et son attribution.
Pour réduire concrètement ce délai, le gouvernement veut créer un bureau qui s'occuperait exclusivement des biens confisqués.
Le commissaire extraordinaire, créé il y a trois ans, n'a pas le pouvoir réel de gérer les terrains. Nous contribuons à la création de projets, d'idées, de propositions.
Nous espérons que ce nouveau bureau sera rattaché au ministère de l'Intérieur, pour régler entre autres les problèmes de sécurité qui se posent, car il a les forces de police a sa disposition.
Comment assurer que ces biens ne retournent pas à la mafia ?
Toutes les composantes politiques, que ce soit la majorité ou l'opposition - et pour cela il y a unanimité - s'opposent à la vente des biens confisqués, car cela signifierait leur retour aux mains des mafieux. Un citoyen honnête ne va pas acheter les biens appartenant à un Provenzano (NDLR: le chef de la mafia sicilienne), il ne prend pas ce risque.
La solution est donc d'utiliser tous ces biens, dans des délais courts. Attribuer immédiatement le bien confisqué signifie rendre la loi effective et démontrer la victoire de l'Etat sur le crime organisé.