PATRIMOINE. François Hollande a inauguré ce mercredi les espaces rénovés du site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France, en compagnie de la ministre de la Culture. en décembre, nous vous faisions découvrir en avant-première cette rénovation historique.
"La BNF veille sur l'une des collections les plus importantes au monde. Elle est la gardienne de notre mémoire", a déclaré François Hollande lors de l'inauguration, ce 11 janvier 2017, des espaces rénovés du site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France. En compagnie de la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, il a rappelé qu'il a fallu attendre dix ans pour la décision du lancement des travaux ne soit prise en 2006. "C'est une opération de 230 millions d'euros, dont 80% engagés par le Ministère de la Culture et 20% par l'Education", a précisé François Hollande avant d'évoquer la suite des travaux. En effet, la deuxième étape des travaux permettra, dès 2017 de "donner à l'ensemble toute son amplitude à l'horizon 2020", a-t-il expliqué. Le président de la République a enfin salué le travail de l'architecte Henri Labrousse pour cet "immense chantier".
#directPR @fhollande "Ici, l'architecte Henri Labrousse a réussi ce chef d'oeuvre. La réouverture met un terme à un immense chantier"
— Élysée (@Elysee) 11 janvier 2017
Le quadrilatère Richelieu, situé en plein de cœur de Paris, est le site historique de la BnF. Installée dans un hôtel particulier, sans cesse agrandie et densifiée au cours des 19e et 20e siècles, cette bibliothèque était devenue labyrinthique et vieillissante. L'atelier Bruno Gaudin a reçu pour mission de lui rendre sa clarté afin d'en faire un lieu de savoir plus convivial.
Alors que ses façades extérieures, rectilignes et régulières, laissent une impression d'ordre et de rigueur, la Bibliothèque nationale de France Richelieu est beaucoup moins ordonnée qu'il n'y paraît. Son histoire, débutée au 17e siècle sous le nom des hôtels de Nevers et Tubeuf, s'est écrite à coup de transformations, agrandissements, démolitions et densifications. A tel point qu'à la fin du 20e siècle, pas moins de 14 niveaux de planchers coexistaient dans la structure ! Un véritable dédale, sombre et totalement dépassé. Avec l'entrée en service de la Bibliothèque François-Mitterrand, au milieu des années 1990, les collections ont quitté le "quadrilatère" qui n'accueille plus que certains départements spécialisés : les Manuscrits, les Cartes et plans, les Estampes et photographies, les Monnaies Médailles et Antiques, ainsi que les Arts et spectacles. Mais l'ensemble architectural, remanié par Labrouste au milieu du 19e siècle, abrite également l'Institut national d'Histoire de l'Art (INHA) et s'apprête à recevoir l'Ecole de Chartes. L'architecte Bruno Gaudin résume : "Trois prestigieuses institutions réunies dans un même écrin pour constituer un pôle d'excellence".
Des espaces illisibles, un comble pour une bibliothèque
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Face à la vétusté des bâtiments, l'Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (Oppic) a lancé, en juillet 2007, une procédure afin de réhabiliter l'ensemble architectural, de le remettre aux normes (techniques, sécurité, accessibilité), d'améliorer les conditions de conservation des collections et de restructurer les circulations et espaces de travail (salles de lecture, bureaux administratifs). Le but : ouvrir plus largement l'édifice au public. "Le chantier a été divisé en deux phases, dont la première porte sur 35.000 m²", relate le maître d'œuvre mandataire. "Il y a eu un long travail d'études préparatoires, et les travaux se sont étalés sur cinq ans au lieu de trois : nous avons eu beaucoup de mauvaises surprises, notamment de l'amiante et du plomb…". Malgré l'énormité de la tâche, le chantier touche aujourd'hui à sa fin. Bruno Gaudin énumère les principaux enjeux du projet : "Les bibliothèques sont des lieux de recherches et de passage. Il fallait donc distribuer les espaces communs et partagés, les dix salles de lecture, les galeries d'exposition et salles de conférence, pour construire un espace public, une destination de promenade, avec une déambulation transversale".