Ces derniers offrent deux visages : en journée, ils apparaissent comme des blocs architectoniques de béton poli standards. Mais la nuit, ils dévoilent une constellation de points lumineux verdâtres qui soulignent la forme de l'édifice. Comme c'est le cas pour deux ponts routiers de la commune d'Aigrefeuille-sur-Maine (Loire-Atlantique), qui deviennent ainsi de véritables marqueurs visuels. Longs de 172 mètres, ils sont constitués de 72 éléments de 2,40 mètres et 2,3 tonnes chacun. Le premier des deux ouvrages est terminé, tandis que le second est en cours d'achèvement. Mais patience, pour les observer il faudra attendre l'ouverture du tronçon de route en 2019. Autre condition : attendre la nuit noire. "Il ne faut utiliser ces éléments que dans des zones où l'éclairage est nul, sans éclairage public", nous précise Joël Ferer. Faute de quoi, la faible luminosité émise par les pierres ne sera pas perceptible.
C'est exactement ce qui était arrivé voilà 2 ans, lors de la première expérimentation du béton, sur un mur antibruit de Nanterre. La présence de sources lumineuses externes empêche de profiter de la phosphorescence. "Ce ne sont pas des LEDs, ni des lampes", rappelle le directeur de l'usine Cibetec, mais bien des corps qui se chargent en énergie lumineuse pendant la journée pour la restituer ensuite pendant la nuit. La durée maximale d'émission s'établirait à environ 10 heures. Des entreprises spécialisées dans la fourniture de sables, graviers et galets, annoncent que les pierres luminescentes sont non toxiques, non radioactives, que leur durée de vie est supérieure à 10 ans et qu'elles résistent à l'eau et aux adjuvants. Et différents coloris seraient même disponibles, allant du vert fluorescent au violet, en passant par du turquoise et du bleu.