Bernard Michel, président du conseil d'administration de Gecina

 

Il rejoint en 1996 le Crédit Agricole où il est d'abord en charge du secteur des assurances, puis de celui de l'immobilier. Membre du Comité éxécutif, il est enfin nommé Directeur général adjoint et membre du Comité exécutif. Il fut notamment missionné pour remettre sur de bons rails l'entité corse de la « banque verte », à la tête d'une « commission de gestion provisoire » ayant l'objectif de recouvrer trop de créances laissées en jachère, ce qui avait conduit la justice à enquêter, comme le rapportait en 1999 L'expansion-L'express.

 

C'est encore dans un contexte de crise que le groupe Gecina appelle Bernard Michel pour présider son Conseil d'administration en 2010, les actionnaires de la société foncière désavouant ainsi la stratégie et les investissements de son prédécesseur, Joaquin Rivero. Un temps président-directeur général, Bernard Michel recentre l'activité du groupe sur le secteur des bureaux, et impulse une stratégie très marquée par la question du développement durable.

 

Parcours professionnel

 

- 2011 : PDG de Gecina (jusqu'en 2013).
- 2010 : Nommé Président du Conseil d'administration de Gecina.
- 1996 : Rejoint le Crédit Agricole où il occupe successivement les fonctions de Directeur général de Crédit Agricole Assurance, Directeur général de Predica, Président de Crédit Agricole Immobilier, Directeur Général Adjoint de Crédit Agricole, membre du Comité exécutif.
- 1987 : Rejoint Gan Assurances comme Directeur Général délégué Assurances France.
- 1983 : Inspecteur général des Finances.
- 1970 : Inspecteur puis Inspecteur principal au sein de la Direction générale des Impôts.

 

Les grands chantiers de sa carrière

 

«Spécialiste des secteurs de la banque, de l'assurance et de l'immobilier, j'ai mis au cours de ma carrière mon expérience au service des projets de transformation des entreprises que j'ai dirigé. L'immobilier se trouvant à la croisée de nombreux enjeux économiques, sociaux et sociétaux, je m'attache à impulser une réponse volontariste aux grands défis contemporains (consommation des ressources, énergies renouvelables, biodiversité, réchauffement climatique…) comme aux attentes des utilisateurs en termes d'innovation, de qualité de vie au travail ou de flexibilité.» Quand il se présente sur les réseaux sociaux, Bernard Michel assume pleinement son goût pour la «transformation», ce que l'on peut aussi entendre par «réorganisation» voire «nouvelles orientations stratégiques». Et il aime souligner aussi son exigence quant à la nécessité de conjuguer performance économique avec innovations (insistant sur le pluriel) : «Il est passionnant de suivre et d'anticiper l'évolution des modes de travail pour développer une offre immobilière innovante adaptée aux usages actuels et futurs. Co-working, incubateurs, start-ups, fablabs, tiers-lieux, autant de sujets essentiels qui redéfinissent le cadre et l'environnement du futur du travail. C'est ainsi que regards critiques, prospection, détection de tendance inspirent mon quotidien de chef d'entreprise.»

 

On comprend pourquoi les administrateurs de Gecina, premier propriétaire de bureaux en France, lui ont régulièrement renouvelé leur confiance… Dernier coup de maître de Bernard Michel, la finalisation de l'absorption d'Eurosic, un de ses principaux concurrents, pour devenir la quatrième «foncière» d'Europe, comme le confirmait fin août 2017 Batiactu. Un dossier qui ne fut pas de tout repos, puisqu'en 2016, Bernard Michel avait dû sanctionner son bras droit suite à l'échec de l'OPA lancée sur La Foncière de Paris par Gecina au profit justement d'Eurosic, ainsi que l'avait alors expliqué Batiactu.

 

Pour le reste, l'ancien banquier et Inspecteur des Finances maintient le cap, à l'opposé des choix erratiques de son prédécesseur. Tout sur le bureau, et surtout, tout sur le bureau de demain ! «2016 aura été une année particulièrement active, dans le prolongement d'une année 2015 exceptionnelle. Depuis début 2015, le Groupe a ainsi réalisé ou sécurisé près de 2,2 milliards d'euros d'investissements nouveaux dans les zones de bureaux les plus centrales de la Région parisienne, à Paris, à La Défense et dans les meilleures zones du Croissant Ouest. En parallèle, sur ces deux dernières années, nous avons finalisé la cession de près de 2,5 milliards d'euros d'actifs non stratégiques», précisait Bernard Michel lors de la présentation des comptes 2016 en février 2017.

 

Si bien que désormais, le portefeuille de Gecina est composé à 78% d'immeubles de bureaux, alors que ce chiffre n'était que de 63 % à fin 2014. Mais ces leviers de croissance se conjuguent aussi avec une nécessaire et profitable prise en compte de la mutation énergétique : «La préservation de la biodiversité, la consommation énergétique et l'empreinte carbone sont au cœur de nos décisions stratégiques. Nos objectifs restent résolument ambitieux et exigeants car nous assumons notre rôle de leader sur les différents thèmes de la RSE propres à notre secteur. Les actions menées depuis 2012 (dans le cadre de notre plan 2012-2016) ont démontré leur efficacité. Depuis 2008, la consommation énergétique de nos immeubles a été réduite de -39 %, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de -37 % et 77 % de notre patrimoine bénéficie aujourd'hui d'une certification HQE Exploitation. Mais nous souhaitons aller plus loin encore, et nous avons fixé de nouveaux objectifs à horizon 2020 et même 2030. En parallèle, nous travaillons à l'optimisation du confort et du bien-être des occupants de nos immeubles car nous savons combien la valeur immatérielle sera au cœur des problématiques de l'investissement immobilier demain.»

 

Etudes et distinctions

 

- 2013 : Lauréat des Pierres d'Or, catégorie Managers.
- 2011 : Officier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur.
- 2004 : Officier de l'Ordre National du Mérite.
- 1969 : Licence es sciences économiques, Faculté de droit, sciences économiques et gestion de Clermont-Ferrand. Diplômé de l'École nationale des Impôts.