Prenzlauer Berg, Mitte ou Friedrichshain... les quartiers de l'Est berlinois, jadis délabrés, sont de plus en plus chers et attirent les branchés de toute l'Allemagne.
Le départ de Martin Reiter, dernier des pionniers de l'immeuble alternatif "Tacheles", véritable institution culturelle berlinoise, illustre la mutation profonde de plusieurs quartiers de l'ancien Berlin-Est: Prenzlauer Berg, Mitte ou Friedrichshain, jadis délabrés, deviennent de plus en plus chics et branchés.
"Je vais partir, Tacheles a beaucoup changé et le quartier n'a plus rien à voir avec ce qu'il était", déplore Martin Reiter.
Ce bâtiment de l'Oranienburgerstrasse, aux allures de demi-ruine, au bord d'un terrain vague, dispose aujourd'hui d'ateliers d'artistes, de plusieurs vastes galeries, d'un cinéma ("High End 54"), d'un restaurant et d'un bar (le "Zapata"). Mais l'esprit contestataire des débuts est en partie révolu et le lieu est devenu une attraction touristique.
Martin Reiter fait partie de la douzaine d'artistes qui, en février 1990, ont pris possession d'un immeuble en ruines, vide, sans eau ni électricité, ancien grand magasin berlinois, et destiné à devenir l'une des institutions culturelles de la capitale allemande.
Suite à de longues négociations avec les autorités, les occupants ont obtenu en 1998 la permission de rester sur place sans payer de loyer. Des investisseurs privés se sont engagés à hauteur de 5,3 millions d'euros pour rénover le bâtiment. "Tacheles" fait ainsi partie des centaines de projets de rénovation urbaine à Berlin.
"Vingt-cinq quartiers ont été concernés par un plan de rénovation urbaine", indique Dieter Geffers, chargé du Développement urbain au gouvernement régional de Berlin. Il précise que "les plans de rénovation ont été particulièrement ciblés sur les quartiers de Prenzlauer Berg, Mitte et Friedrichshain", trois quartiers centraux de la capitale de l'ex-République démocratique allemande (RDA) communiste.
Rainer Wild, responsable de l'association de locataires Berliner Mieterverein, indique que "ces rénovations massives ont concerné les façades des immeubles, mais aussi les intérieurs: l'installation de toilettes et de salles de bains séparées, le chauffage central remplaçant le charbon".
"On peut estimer que les prix ont été multipliés par deux en dix ans", poursuit Rainer Wild. "Les locataires ont généralement dû partir pendant les rénovations, avec la possibilité de revenir une fois le travail fini. Mais, dans la pratique, seulement un tiers est revenu", indique-t-il.
A Prenzlauer Berg, il y a dix ans, tous les immeubles étaient en ruine, squattés par une population d'artistes alternatifs et de jeunes fauchés.
Aujourd'hui, c'est l'un des quartiers "les plus branchés et les plus chers de la capitale", explique Alexander Gheorghiu, jeune cinéaste.
En quelques années, de nombreux bars, restaurants, galeries d'art et magasins de mode ont fleuri à Prenzlauer Berg. Ce phénomène sociologique lié au retour des populations aisées vers les centre-villes des grandes capitales occidentales a été baptisé "d'empourgeoisement" en 1963 par la sociologue anglaise Ruth Glass.
Le chercheur belge Mathieu Van Criekingen a tenté de dresser un portrait type des nouveaux habitants: "Célibataires 25/35 ans, ayant étudié à l'université, travaillant dans une activité tertiaire de type intellectuel et ayant un fort potentiel économique ou culturel".
En se promenant dans les rues de Prenzlauer Berg, peut-être faut-il voir dans la sur-proportion de voitures de sport bi-places l'un des signes de l'arrivée de cette jeunesse dorée.
Mais, dans ce quartier jeune, les poussettes ont également fait leur apparition en grand nombre sur les trottoirs. Prenzlauer Berg est aujourd'hui le quartier d'Allemagne où la natalité est la plus forte, avec un taux qui a augmenté de 25% ces quatre dernières années.
"Je vais partir, Tacheles a beaucoup changé et le quartier n'a plus rien à voir avec ce qu'il était", déplore Martin Reiter.
Ce bâtiment de l'Oranienburgerstrasse, aux allures de demi-ruine, au bord d'un terrain vague, dispose aujourd'hui d'ateliers d'artistes, de plusieurs vastes galeries, d'un cinéma ("High End 54"), d'un restaurant et d'un bar (le "Zapata"). Mais l'esprit contestataire des débuts est en partie révolu et le lieu est devenu une attraction touristique.
Martin Reiter fait partie de la douzaine d'artistes qui, en février 1990, ont pris possession d'un immeuble en ruines, vide, sans eau ni électricité, ancien grand magasin berlinois, et destiné à devenir l'une des institutions culturelles de la capitale allemande.
Suite à de longues négociations avec les autorités, les occupants ont obtenu en 1998 la permission de rester sur place sans payer de loyer. Des investisseurs privés se sont engagés à hauteur de 5,3 millions d'euros pour rénover le bâtiment. "Tacheles" fait ainsi partie des centaines de projets de rénovation urbaine à Berlin.
"Vingt-cinq quartiers ont été concernés par un plan de rénovation urbaine", indique Dieter Geffers, chargé du Développement urbain au gouvernement régional de Berlin. Il précise que "les plans de rénovation ont été particulièrement ciblés sur les quartiers de Prenzlauer Berg, Mitte et Friedrichshain", trois quartiers centraux de la capitale de l'ex-République démocratique allemande (RDA) communiste.
Rainer Wild, responsable de l'association de locataires Berliner Mieterverein, indique que "ces rénovations massives ont concerné les façades des immeubles, mais aussi les intérieurs: l'installation de toilettes et de salles de bains séparées, le chauffage central remplaçant le charbon".
"On peut estimer que les prix ont été multipliés par deux en dix ans", poursuit Rainer Wild. "Les locataires ont généralement dû partir pendant les rénovations, avec la possibilité de revenir une fois le travail fini. Mais, dans la pratique, seulement un tiers est revenu", indique-t-il.
A Prenzlauer Berg, il y a dix ans, tous les immeubles étaient en ruine, squattés par une population d'artistes alternatifs et de jeunes fauchés.
Aujourd'hui, c'est l'un des quartiers "les plus branchés et les plus chers de la capitale", explique Alexander Gheorghiu, jeune cinéaste.
En quelques années, de nombreux bars, restaurants, galeries d'art et magasins de mode ont fleuri à Prenzlauer Berg. Ce phénomène sociologique lié au retour des populations aisées vers les centre-villes des grandes capitales occidentales a été baptisé "d'empourgeoisement" en 1963 par la sociologue anglaise Ruth Glass.
Le chercheur belge Mathieu Van Criekingen a tenté de dresser un portrait type des nouveaux habitants: "Célibataires 25/35 ans, ayant étudié à l'université, travaillant dans une activité tertiaire de type intellectuel et ayant un fort potentiel économique ou culturel".
En se promenant dans les rues de Prenzlauer Berg, peut-être faut-il voir dans la sur-proportion de voitures de sport bi-places l'un des signes de l'arrivée de cette jeunesse dorée.
Mais, dans ce quartier jeune, les poussettes ont également fait leur apparition en grand nombre sur les trottoirs. Prenzlauer Berg est aujourd'hui le quartier d'Allemagne où la natalité est la plus forte, avec un taux qui a augmenté de 25% ces quatre dernières années.