1958 : Bruxelles organise la première Exposition Universelle de l’après-guerre. Un évènement qui donne lieu à de grands bouleversements dans la capitale belge, dont l’architecture connaît un renouveau. Cinquante ans plus tard, une exposition propose de revenir en images sur une époque.

Optimisme. C’est ce qui caractérise le contexte de l’architecture en Belgique dans les années 50. Les traces de la seconde guerre mondiale commencent à s’estomper en Europe de l’ouest. Une décennie après l’ONU et l’OTAN, la Communauté Economique Européenne vient d’être créée. La Belgique entre alors dans sa phase d’américanisation de la vie quotidienne.

«La croissance est au rendez-vous, l’économie est bonne, le bâtiment va et la préparation de l’exposition universelle fédère les énergies», notent les organisateurs de l’exposition Belgique 58 qui revient sur l’architecture belge au moment de l’Exposition universelle de Bruxelles de 1958.

Le «style 58» belge
Organisée sur le plateau du Heysel à Bruxelles, l’Expo 58 a surtout donné l’occasion à d’importants bouleversements et travaux dans la capitale belge. Première exposition universelle et internationale de l’après-guerre, celle-ci génère l’enthousiasme des citoyens belges et leurs visiteurs. «Elle marque l’articulation entre l’architecture qualitative de la première moitié du 20è siècle et celle quantitative des Golden Sixties. Malgré la grande variété de ses pavillons, il se dégage de l’exposition un sentiment d’appartenance à une époque», poursuit Belgique 58.
A tel point que l’on parle en architecture d’un «style 58» en Belgique, caractérisé par «l’abandon des symétries monumentales des années d’avant-guerre, le recours à l’oblique et aux courbes, aux matériaux lisses et colorés comme l’eternit émaillé, l’usage des pavés de verre. (Ce style) est marqué par l’apparition des structures tendues, des coques hyperboliques, il encourage le déséquilibre des masses, une dynamique élancée et optimiste des formes…», précise l’Architecture Museum, à l’origine de cette rétrospective.

«Le rêve américain revisité»
Cinquante ans après, l’exposition Belgique 58 revient en dessins, photographies, maquettes, affiches, mobilier et revues d’époque sur les formes architecturales et décoratives significatives du style 58 en Belgique. Une section de l’expo s’intéresse à la maison individuelle «ou le rêve américain revisité» : villas et lotissements éclosent dans les communes périphériques. «La villa moderne suburbaine, de plain-pied avec garage et jardin, devient une spécificité nationale», y apprend-on.
En même temps, «la demande de logements neufs fait émerger des promoteurs immobiliers qui se lancent dans la construction d’immeubles à appartements pour la classe moyenne». Ce sont les HLM belges dont certains architectes se font une spécialité : Jacques Cuisinier (la Magnanerie à Forest, la Résidence du Lac à Ixelles), Charles Van Nueten (le Foyer bruxellois, ensemble de logements sociaux) ou encore Renaat Braem (la Cité Modèle au Heysel).
A l’intérieur des constructions, le style 58 a aussi laissé sa marque. «Avec les années cinquante, le meuble prend une dimension artistique nouvelle et les architectes sont de plus en plus attentifs au choix des éléments qui prendront place dans leur architecture». En matière d’équipement enfin, le chantier du nouvel aérogare de Zaventem, lancé à l’occasion de l’Expo 58, apparaît comme une des constructions majeures de la fin des années 50 et une des plus représentative du style de l’époque. Une petite révolution, pour l’architecture comme pour la Belgique, à (re)découvrir jusqu’à la fin de l’année à l’Architecture Museum de Bruxelles.

Retour en images

Belgique 58
Architecture Museum – La Loge
86 rue de l’Ermitage – 1050 Bruxelles
Du 26 février au 28 décembre 2008
www.aam.be

actionclactionfp