SANTÉ. L'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale a publié le 30 mai 2024 sa troisième note de conjoncture économique sur la construction des établissements de santé. Le document témoigne d'un marché qui tend à se stabiliser, attirant de nouveaux acteurs.
Le marché des bâtiments de santé est en mouvement. Dans le contexte de crise que traverse le BTP, plusieurs acteurs du logement et du tertiaire tournent leurs regards vers la santé, dont les coûts tendent à se stabiliser.
L'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap), à travers une note de conjoncture publiée le 30 mai 2024, fait le point sur les dernières évolutions du marché et sur les recommandations pour intégrer ces nouveaux acteurs.
Vers une stabilisation des coûts des bâtiments de santé
"L'évolution des prix de la construction continue de se stabiliser au premier trimestre 2024" constate l'Anap dans sa note. En effet, l'indice BT01 qui permet de suivre l'évolution de ces coûts a évolué en moyenne de 3,43% entre avril 2023 et février 2024. Cela témoigne d'une certaine stabilisation du marché des bâtiments de santé.
De plus, la note fait état d'un ralentissement de l'envolée des prix des matériaux en 2023, "qui s'est confirmée au premier trimestre 2024". L'Anap recommande cependant de continuer à surveiller de près cette évolution, "dans la mesure où les conflits armés se poursuivent et que la conjoncture politique n'est pas stabilisée".
Les acteurs du BTP se tournent vers le marché immobilier de la santé
D'après la note de conjoncture, les investissements dans le marché de la santé se maintiennent au premier trimestre 2024, et ce malgré un contexte global de réduction de projets mis en chantier. En effet, les acteurs des autres secteurs de la construction, notamment du logement, se tournent de plus en plus vers le marché des établissements sanitaires et médico-sociaux.
Cette arrivée de nouveaux entrants sur le secteur devrait stimuler la concurrence entre les entreprises, générant ainsi une légère baisse des prix pour les opérations à faible niveau de technicité.
Pour une segmentation des grandes opérations
À l'inverse des opérations à faible niveau de technicité, le coût de celles demandant une forte expertise technique devrait augmenter, sous l'effet d'une concurrence réduite entre les entreprises. Afin de limiter cet effet, l'Anap préconise de mettre en place "une conduite d'opération renforcée" ainsi qu'une "structuration adaptée du projet immobilier". Elle recommande ainsi de décomposer les projets de grande taille en sous-ensembles de technicité homogène, ce qui "permet de faire appel à plus d'entreprises et donc de recréer de la concurrence".
De nouveaux acteurs arrivant sur le marché, l'Anap appelle les maîtres d'ouvrage à "porter une vigilance accrue sur la qualification et les références des entreprises soumissionnant à leurs appels d'offres", afin de s'assurer qu'elles ont bien les expertises nécessaires.