PRÉSIDENTIELLE 2022. L'Union sociale pour l'habitat et la FFB ont reçu six candidats à la présidentielle pour qu'ils défendent leurs propositions sur le logement, notamment social, et la construction, le 9 mars.
Faire "front uni" pour que le logement devienne enfin un sujet de la campagne et surtout, un enjeu du prochain quinquennat. C'est l'objectif de la Fédération française du Bâtiment et de l'USH, avec la Fondation Abbé Pierre et deux associations d'élus (France urbaine et Intercommunalités de France). Rassemblés dans "l'Alliance pour le logement", ils ont auditionné plusieurs candidats à venir exposer, le 9 mars, leurs propositions sur le logement et en particulier le logement social.
Faire "front uni", l'expression est de Olivier Salleron, président de la FFB, qui partage avec Emmanuelle Cosse, présidente de l'USH, le constat d'"une situation qui se dégrade depuis des années", avec des constructions qui n'atteignent les objectifs, ni les besoins, en particulier en matière de logements sociaux. "Nous ne voulons plus être renvoyés dos à dos par les décideurs pour justifier leur inaction", a expliqué l'ancienne ministre, qui dirige désormais le mouvement HLM. Et d'insister sur "les points de convergence" entre les maîtres d'ouvrages et les bâtisseurs, que partagent les élus locaux et les associations de défense des précaires : "inflation normative, loi SRU mal appliquée, niveau des loyers dans le privé, difficultés d'accès au foncier…".
L'Alliance pour le logement a établi, à l'adresse des futurs dirigeants, une liste de 21 propositions, déclinées en sept axes : faire du logement un outil en faveur du pouvoir d'achat des ménages ; augmenter la production de logements au service des besoins ; simplifier les règles, décomplexifier l'action ; renforcer le rôle du logement comme outil de lutte contre le réchauffement climatique ; aider l'accès au logement des ménages, notamment les plus fragiles socialement et économiquement ; faire du logement un outil d'aménagement du territoire ; lutter contre la ségrégation territoriale.
Pour Emmanuelle Cosse, il s'agit avant tout de renforcer le modèle de financement du logement social, alors que "lors du quinquennat qui s'achève, 15 milliards d'euros ont été ponctionnés sur les bailleurs", entre RLS et sous-dotations notamment. A cet égard, l'Alliance "assume" de ne pas avoir invité les deux candidats d'extrême-droite : hors de question de "donner une tribune à ceux qui nous stigmatisent et nous utilisent pour faire valoir leur projet anti-républicain".
Sur les six candidats ayant fait l'effort de présenter leur programme, seule Anne Hidalgo s'est déplacée en personne. Les cinq autres (Valérie Pécresse, Yannick Jadot, Emmanuel Macron, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon) se sont fait représenter.
Retrouver, dans les pages suivantes, chacune de leurs auditions, dans l'ordre de passage.