Après une année 2010, marquée par un recul de l'activité de 3.4% en volume, la Fédération mise sur une reprise en 2011 de 2.2%. Si l'emploi devrait retrouver une évolution positive, cela n'enlève pas les inquiétudes toujours persistantes liées à la dégradation financière des entreprises.
La Fédération du Bâtiment, qui tenait son point presse ce mercredi, annonce un bilan « particulièrement compliqué à établir », au vu des sources et méthodes qui conduisent à des résultats divergents. Au final, Didier Ridoret veut retenir un recul de l'activité du bâtiment de 3.4% en 2010, hors effet de prix, avec -6.1% dans le neuf et -1.2% pour l'amélioration-entretien. Concernant ce dernier secteur, c'est bien évidemment la forte diminution des transactions dans l'ancien en 2008 et 2009 qui est pointée du doigt. Du coup, au niveau de l'emploi, ce sont près de 15.000 postes au total qui seraient supprimés cette année.
Objectif n°1 : sauvegarder les entreprises
Petite embellie en vue pour 2011, puisque la Fédération, qui fait part d'une « amélioration perceptible depuis l'été », mise sur une reprise d'activité de 2.2% au cours de l'année qui vient. A cela, trois leviers de croissance : l'effort d'investissement du secteur HLM qui doit se poursuivre - et notamment le maintien du volume de travaux annoncé ; le logement neuf privé qui générerait pour les entreprises du bâtiment une hausse de l'activité proche de 10% soutenu par le PTZ+ et le dispositif Scellier ; l'amélioration-entretien (+1.8% attendu en 2011 en volume) portée par les préoccupations d'économies d'énergie et de développement durable. Toutefois, Didier Ridoret a confirmé la « descente aux enfers » du non résidentiel neuf (tertiaire, bureaux, commerces…) qui devrait enregistrer une baisse d'activité pour le bâtiment de 9%.
Cependant, l'accalmie ne pourra être effective que si les entreprises du secteur restent sereines. « Le recul actuel de l'activité et la volonté de préserver l'emploi de la part des entreprises ne sont supportables que parce que celles-ci puisent dans leurs réserves », a indiqué la FFB. Et le président de remettre notamment en cause les effets de la loi de modernisation de l'économie et des réductions des délais de paiement qui mettent en danger chaque jour les entreprises. « Car si nos entreprises payent plus vite, donc mieux leurs fournisseurs, il n'en va pas de même pour nos clients », rappelle Didier Ridoret. Qui ajoute : « C'est une question de vie ou de mort ». Au 1er janvier 2011, les entreprises perdront encore 10 jours de délai de paiement, ce qui aura forcément un impact sur les trésoreries. Des actions sur le terrain seront ainsi menées l'an prochain par les FFB départementales et régionales, qui se donnent pour objectif de monter au créneau pour défendre les droits de leurs adhérents.