MESURES. Dans les colonnes du Parisien, la ministre de la Transition écologique a annoncé un "big-bang" des rénovations énergétiques via un certain nombre de mesures qui seront prises dans le cadre du projet de loi climat et résilience.
Après son intervention lors des questions au gouvernement du 30 mars 2021, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, vient d'annoncer dans une interview donnée au Parisien le détail des mesures que le gouvernement compte intégrer dans le projet de loi climat et résilience. Objectif : créer un "big-bang" des rénovations énergétiques. Elle confirme que plusieurs mesures du rapport Sichel vont être mises en œuvre, à commencer par la création d'un accompagnateur rénov, sorte de chef d'orchestre des travaux de rénovation énergétique, effectuant un suivi de A à Z sur l'ensemble des aspects d'un projet (diagnostic, financement, réalisation des travaux...). "Ce professionnel agréé par l'État accompagnera gratuitement les ménages pour déterminer quels travaux sont nécessaires, à quel coût et de quelles aides chacun pourra bénéficier", détaille la ministre chez nos confrères. "Il pourra orienter les ménages vers les bons artisans et superviser les travaux." Nul doute que cette possible évolution fera réagir du côté des entreprises de construction et artisanales, au vu du pouvoir étendu de cet accompagnateur rénov, peut-être sur le devis, la prescription des équipements, ou sur la qualité des travaux. Le coût de cet accompagnateur rénov serait de 1.200 euros par opération, financé par l'État pour les foyers les plus pauvres.
Une nouvelle forme de prêt pour la rénovation
En ce qui concerne les aides financières, la ministre revient sur le succès de MaPrimeRénov en 2021, avec autant de dépôts de dossiers en trois mois que sur le total de l'année 2020. Et ajoute qu'une autre proposition du rapport Sichel sera prise en compte, celle d'adapter le prêt avance mutation (Pam) au financement du reste à charge pour les ménages. "Avec ce prêt, les ménages ne paieront que les intérêts du prêt, le remboursement total n'interviendra que lors de la revente. L'idée c'est que les plus modestes ne soient pas bloqués par ce reste à charge", explique Barbara Pompili.
Autre mesure qui devrait être intégrée au projet de loi : celle d'interdire à la location dès 2025 les logements dont le DPE est classé G (la pire notation). En 2028, les F seraient introduits dans l'interdiction, et les E en 2034. "Si nous y parvenons, nous passerons de 1,8 million de logements concernés par une obligation de rénovation à 4 millions", se félicite Barbara Pompili. Le texte va à présent être débattu au Parlement, mais ces mesures, ayant le soutien du gouvernement, ont toutes les chances d'être adoptées.