Premier événement du genre au Proche-Orient, le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn est né officiellement dimanche 4 avril 2004. L'architecte Hermann Tilke, surnommé "Lord of the Rings" pour le nombre de circuits automobiles qu’il a conçu, emmène le spectateur dans une aventure au coeur du désert.

Depuis sa fondation en 1984 par l’architecte allemand Hermann Tilke, la société Tilke Ingeneering a été en charge de la construction, de la rénovation ou de la reconstruction de 27 circuits de Formule 1 (modifications à Hockenheim et au Nürburgring, créations à Sepang en Malaisie, et à Shanghai pour le Grand Prix de Chine à suivre le 26 septembre prochain). Surnommé "Lord of the Rings", Hermann Tilke explique que pour le Grand Prix de Bahreïn, il a porté une attention spéciale au site et à ses alentours. Ce qui l’a guidé : "l’idée de recréer dans la zone de départ et d’arrivée une sorte d’oasis que les voitures de courses traversent après un tour complet entre les dunes du désert (5,475 km)." Il ajoute : "qu'il s'agisse du paddock ou de la zone de stands, les gens doivent voir que nous sommes dans le désert."

L’architecture est là pour renforcer le sentiment de voyage dans le désert. En effet, Hermann Tilke recompose dans des matériaux issus de la haute technologie l’habitat des peuples nomades et l’architecture traditionnelle de Bahreïn. Les structures tendues blanches ornant les gradins et les boxes des voitures de course évoquent les tentures dont se servent par exemple les Bédouins pour établir leur camp. Toutefois, la capacité d’accueil est à l’échelle d’une manifestation d’ordre internationale avec des tribunes de 65.000 personnes assises, dont 15.000 couvertes, plus 50.000 sièges temporaires. Pour les VIP, une tour de huit étages, située au premier virage, permettra aux invités d’avoir une vue imprenable sur l’ensemble du circuit. Elle aussi est couverte par une structure tendue blanche.

Mais le désert a aussi ses inconvénients. Implanté dans la région de Sakhir, à quelque 30 kilomètres au sud de la capitale Manama, le site du Grand Prix de Bahreïn est composé d’un sol extrêmement dur, ce qui a causé des problèmes durant la période de construction. L’architecte explique que le circuit a été bâti au-dessus de couches de sable vieilles de plusieurs milliers d’années, dont la consistance s’est avérée plus dure que du béton, obligeant à utiliser des explosifs pour la percer. Les aléas climatiques amènent également leur lot de difficulté, et notamment la combinaison vent plus sable. La solution trouvée par l’équipe d’ingénieurs consiste à recouvrir le sable des abords du circuit d'une couche de colle spéciale afin de produire une forme d'amalgame assez lourd pour ne pas être levé par le vent.

La construction du circuit et des 40.000 m2 de bâtiments (chantier : 16 mois ; coût total : 250 millions de dollars) aura mobilisé jusqu'à 3000 ouvriers, travaillant 20 heures sur 24 les deux derniers mois.

www.tilke.com

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