Les prix des logements sur le marché de l'ancien continuent leur descente, mais cette baisse s'essouffle, selon le réseau Century 21 qui vient de publier son bilan du premier semestre 2009. Si la baisse des taux d'intérêts, qui profite jusqu'ici à la reprise des ventes, se poursuit, elle pourrait créer des «effets d'aubaines» pour les acheteurs mais aussi faire chuter les stocks des agences. Détails.

La baisse des prix dans l'immobilier ancien a été faible au premier semestre 2009, avec seulement 2,12% par rapport à la même période en 2008, révèle le baromètre publié par Century 21 d'après l'étude de quelque 20.500 transactions réalisées dans les agences du réseau.

 

Ce ralentissement dans la baisse des prix serait dû à la reprise des ventes (+23% au premier semestre), engendrée par la baisse des taux d'intérêt. Sur un an, la baisse des prix a été de 9,3 % sur tout le territoire, liée à une chute de 120 points de base des taux de crédit entre octobre 2008 et juin 2009, selon Century 21.

 

Effets d'aubaines
Mais les chiffres sont assez disparates d'une région à l'autre. Ainsi, sur un an les prix chutent de -24,60 % en Poitou-Charente, alors qu'ils augmentent de 1,77 % dans le Limousin. Si l'on regarde du côté du baromètre Seloger.com, six villes grandes et moyennes affichent une hausse des prix au m² en juin : il s'agit d'Albi, Mont-de-Marsan, Auxerre, Epinal, Besançon et Beauvais. «En début d'année, la plupart des experts tablaient sur une baisse des prix de l'immobilier ancien en France de l'ordre de 10 % pour l'année 2009. A mi-parcours, la correction des prix enregistrés, mois après mois, par notre baromètre, est de l'ordre de 4% dans les grandes villes comme Paris, Marseille, Lyon et Montpellier», indique Roland Tripard, directeur général de Seloger.com.

 

«Dans les six prochains mois, les principaux moteurs du marché (aides gouvernementales, baisse des taux d'intérêts des prêts immobiliers…) devraient continuer à fonctionner à plein. Et la baisse des prix va créer de vrais effets d'aubaines pour les candidats à l'achat, lassés de la hausse continue des loyers que notre baromètre observe encore dans quelques villes françaises», poursuit-il.

 

Les taux d'intérêt décideront de l'avenir
De son côté, Laurent Vimont, président du réseau Century 21, refuse de se prononcer sur la tournure des prochains mois et s'en remet aux banques : «Le marché est suspendu à ce qui va se passer sur les taux d'intérêt», affirme t-il. Selon l'Observatoire du crédit logement, en juin, les taux moyens du secteur concurrentiel s'établissent à 4,14%, contre 4,18% en mai. «Depuis novembre 2008, les taux ont ainsi reculé de 101 points de base et revenus à leur niveau de mai 2007», note l'observatoire. Pour l'heure, Century 21 envisage trois scenarii : si les taux d'emprunt et les volumes de vente restent stables, les prix s'établiront en baisse de 15% par rapport au premier semestre 2008. Mais si le stock de biens dans les agences poursuit sa chute car les vendeurs refusent de baisser plus leurs prix, une certaine pénurie risque de s'installer qui pourrait entraîner les prix à la hausse. Troisième possibilité, les taux des emprunts immobiliers pourraient remonter «de façon significative» à l'automne, et le marché devrait alors enregistrer une nouvelle baisse des volumes, qui engendrerait un nouveau cycle de baisse des prix.

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