Elle n'a pu améliorer le financement des entreprises, faute d'une restauration de la confiance, selon l'OFCE sur l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Espagne et les Etats-Unis.

Les crédits aux entreprises (glissement annuel au 2ème trimestre 2002) ont baissé de 0,1% en Allemagne et de 6% aux Etats-Unis. Ils ont faiblement augmenté en France (+1%) et au Royaume-Uni, mais se sont accrus de 16% en Espagne, relève l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dans son étude.

Défiantes envers les entreprises, les banques ont davantage prêté aux ménages, en particulier sous forme de crédits hypothécaires qui paraissent moins risqués car garantis sur un bien immobilier.

Ainsi le taux d'endettement des ménages a progressé partout, revenant à des niveaux du début des années 90 (entre 14 et 18%), sauf en France où la remontée est bien plus lente. Les Pays-Bas font exception: l'endettement des ménages y a doublé entre 1996 et 2001, atteignant un taux de près de 24%.

L'encours des crédits aux ménages (rythme annuel au 2ème trimestre 2002) a ainsi progressé de 2,3% en Allemagne, de 5,8% en France, de 13% en Espagne, de 9,5% au Royaume-Uni et de 8,4% aux Etats-Unis.

Bulle immobilière

"Le crédit aux ménages reste cependant à la merci d'une baisse brutale des prix de l'immobilier", avertit l'OFCE, qui craint la création "d'une bulle immobilière dont l'éclatement aurait des conséquences néfastes importantes".

Le prix des logements anciens s'est envolé de 14,9% aux Etats-Unis, 26,5% au Royaume-Uni, 28% en Espagne, 17,8% en France et ne stagne qu'en Allemagne (-0,2%), quand les cours de bourse chutaient de 25% à 39,8%.

La richesse des ménages a pu rester élevée grâce à la hausse des prix de l'immobilier qui a compensé en partie la baisse de leur patrimoine financier.
La conséquence varie selon les pays: la richesse des ménages américains et britanniques a été plus amputée car les actifs financiers représentent plus de 70% de leur patrimoine contre 53% en Allemagne, 57% en France et 43% en Espagne. La baisse du patrimoine net a été de 8,4% aux Etats-Unis (troisième année de baisse consécutive), de 8,5% au Royaume-Uni, de 1,8% en Allemagne et de 0,8% en France.

En termes de consommation, les Etats-Unis et le Royaume-Uni devraient être les plus touchés, car non seulement les ménages y ont le plus souffert, mais aussi leur propension à consommer était la plus forte, conclut l'OFCE, pour qui "cela a été différé grâce à une politique active de soutien de l'activité".

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