CRÉDITS IMMOBILIERS. Le nombre de crédit accordés par les banques françaises a baissé de presque 14% en mars, selon l'Observatoire Crédit Logement / CSA. Une baisse appelée à s'accentuer en avril. Côté taux, certains acteurs, tels que CréditLeader, constatent déjà un "coup de chaud", qui "pourrait bien s'installer".
L'Observatoire Crédit Logement / CSA a rendu, le 23 avril, ses statistiques pour le mois de mars : le nombre de nouveaux prêts immobiliers a chuté de 13,9% en France par rapport à un an plus tôt. Avec une certitude : comme le confinement n'a été instauré qu'au milieu du mois dernier et est prévu jusqu'au 11 mai, "la chute va probablement s'accentuer". Cette importante baisse ne s'est pour l'heure pas accompagnée d'une nette évolution des taux d'intérêt accordés en moyenne. Depuis l'an dernier, ils évoluent à des niveaux historiquement bas.
Le mois dernier, le taux moyen s'est établi à 1,14%. C'est une légère hausse par rapport à février, quand il était de 1,13%, mais cela reste très proche du plancher historique, atteint en novembre avec 1,12% en novembre. Ce chiffre mesure néanmoins mal la réaction éventuelle des banques à la crise. Les chiffres du mois d'avril donneront une meilleure idée des conséquences de celle-ci sur le marché du crédit immobilier.
"Coup de chaud" en avril
Pour CréditLeader, "les taux ont d'ores et déjà pris un coup de chaud" en avril, avec +0,30% en moyenne ce mois-ci. La société de courtage estime, dans un communiqué du 17 avril, que "cette hausse, corrélée à une forte inconnue immobilière, pourrait bien s'installer". Plusieurs causes sont envisagées : d'une part, "les banques, en télétravail, ont pour la plupart cessé toute activité de prêt immobilier. Les derniers établissements prêteurs encore en activité ne se livrent donc plus à leur concurrence habituelle, dont bénéficie généralement l'emprunteur". Autre possibilité, "ce rehaussement abrupt pourrait cacher une plus lourde tendance de fond des banques désormais pour rémunérer leur risque".
Pour l'heure, ce bond des taux "demeure encore relativement indolore pour les emprunteurs (taux moyen : 1.20% sur 15 ans, 1.40% sur 20 ans et 1.60 % sur 25 ans)". Pour CréditLeader, une chose est sûre: "les établissements prêteurs tiennent désormais le marché immobilier entre leurs mains". Car la hausse des taux, si elle s'installe, "marquera le début d'un retournement durable de tendance pour l'ensemble des acteurs de l'immobilier, pour qui, le crédit reste un des moteurs majeurs". De plus, il semble impossible de miser sur une reprise rapide des transactions immobilières après le déconfinement. "La reprise de l'immobilier sera donc progressive. Mais là encore, uniquement si elle s'accompagne de taux attractifs", conclut le courtier.