La douceur des températures hivernales et l'inflexion de l'activité industrielle ont impacté le bilan électrique français en 2011. Résultat : une baisse de la consommation de courant de 6,8 % par rapport à 2010, selon les chiffres publiés par RTE.
Alors que l'on redoutait une pénurie d'électricité à l'automne dernier, c'est un bilan plus rassurant de la consommation française qui vient d'être publié par RTE (Réseau de Transport d'Electricité). En effet, en 2011, la France a consommé moins d'électricité. Beaucoup moins : 478,2 TWh, soit 6,8 % de moins qu'en 2010. Une diminution qui serait liée à différents facteurs, notamment météorologiques et économiques. La douceur des températures de l'année écoulée, la plus chaude dans l'Hexagone depuis 1900 selon Météo-France, juste après une année 2010 exceptionnellement froide, explique principalement cette baisse. Le ralentissement économique, avec une inflexion à la baisse à partir de l'été 2011 est également sensible, notamment dans le secteur de l'industrie, des particuliers et des professionnels. Seules les PME/PMI voient leur consommation croître.
La production nucléaire, en hausse de 3,2 %, a permis de compenser le déficit hydraulique (-25,6 %) du aux conditions de sécheresse de printemps et d'automne, et même l'arrêt de sept réacteurs en Allemagne. Cette décision fait d'ailleurs basculer le solde d'échanges entre la France et son voisin, d'importateur à exportateur. Le solde français a presque doublé par rapport à 2009 et 2010 en s'établissant à 55,7 TWh (+89 %). La production issue des énergies renouvelables (hors hydraulique) a fortement augmenté (+26,4 %) : la production éolienne a couvert 2,5 % de la consommation annuelle moyenne (1,9 % en 2010) avec un pic atteint le 17 juillet (10 % de la consommation couverts par l'éolien). De même, la production photovoltaïque a fortement augmenté, en triplant par rapport à 2010. Ainsi, le parc installé en France pour le solaire photovoltaïque dépasse les 2.200 MW, tandis que le parc de production éolien est de 6.640 MW (+15 %). Deux cycles combinés à gaz, d'une puissance totale de 850 MW environ, ont par ailleurs été mis en service.
Des investissements en hausse pour améliorer la qualité du réseau
Du côté des investissements, le montant total consenti par RTE s'est élevé à 1,2 Mrd €. Dans un contexte d'évolution rapide, l'entreprise déclare qu'elle va poursuivre cette politique en investissant 1,4 Mrd € (+18 %) en 2012 afin de maintenir la qualité de l'alimentation électrique, qui a atteint un niveau historique en 2011 (le temps de coupure des clients de RTE a été ramené à son niveau le plus bas). RTE entend continuer à accueillir les nouvelles installations de production, dont les parcs éoliens offshore, développer les capacités d'interconnexion avec les pays voisins, réhabiliter et renouveler des ouvrages actuels et enfin, renforcer la sécurité d'alimentation des régions Bretagne et PACA.