CONJONCTURE. Confinements sanitaires obligent, les Français ont passé énormément de temps dans leurs logements depuis mars 2020. Une situation qui a déclenché chez eux une envie, voire un appétit de bricoler leur intérieur afin de s'y sentir mieux au quotidien. Les enseignes de bricolage ont du coup vu leur ventes bondir, notamment sur Internet.
"Une année hors du commun" : c'est ainsi que le président de la Fédération des magasins de bricolage, Mathieu Pivain, qualifie l'exercice 2020. Il faut dire en effet que l'année dernière a été pour le moins détonante pour le marché du bricolage et de l'aménagement intérieur. Après des mois de janvier et février dont la progression s'inscrivait dans la continuité de celle de 2019, l'arrivée de l'épidémie de Covid en France et le premier confinement sanitaire qui en a découlé a brisé cette dynamique, la fermeture des magasins de bricolage entraînant une chute de 50% à 60% de l'activité. Mais c'était sans compter le déconfinement opéré en mai, où l'engouement des Français pour l'amélioration de leur habitat s'est traduit par des hausses à deux chiffres. Une tendance qui a fini par s'imposer sur le long terme et a permis au marché du bricolage d'atteindre un chiffre d'affaires de 31 milliards d'euros en 2020, en augmentation de 13% par rapport à 2019. Du jamais vu depuis très longtemps - ces 20 dernières années, la hausse la plus importante a été de 6% en 2006.
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Le contexte sanitaire et économique n'a donc aucunement paralysé la filière, bien au contraire. Et la crise a même accéléré certaines transformations de fond. D'après l'étude de marché réalisée par la FMB et l'association Inoha, qui regroupe les industriels du nouvel habitat, le e-commerce s'est littéralement envolé avec les différents confinements : du fait de l'interdiction des déplacements et des ouvertures de commerces, la vente en ligne a été plébiscitée par les consommateurs, ce qui a logiquement renforcé les "pure players", dont l'activité a bénéficié d'une énorme progression de 84%. Mais les grandes surfaces de bricolage (GSB) ne se sont pas laissées distancer et ont su mettre en place une stratégie "omnicanale" qui a permis à leurs ventes en ligne de réaliser une augmentation stratosphérique de 111%. "Les GSB ont su jouer à fond la carte de la complémentarité entre les ventes en magasins et les ventes en ligne", analyse Juliette Lauzac, chargée d'études chez Add Power.
Des magasins plus petits, plus nombreux et plus proches
Coincés dans leurs logements, en télétravail ou en activité partielle, avec des revenus maintenus et d'autres dépenses reportées de facto, nos compatriotes ont eu davantage de temps pour s'occuper des réaménagements de leur habitat afin de lui procurer plus de bien-être. Le Covid aura donc bouleversé la structure-même du marché : les GSB "magasins" conservent leur prédominance avec une part de marché de 67% (20,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires, en hausse de 6,5%), pendant que les "pure players" et les grandes surfaces alimentaires (qui commercialisent évidemment d'autres produits que la nourriture) progressent en s'octroyant une PDM respective de 14% (4,4 Mds€) et de 3% (805 millions d'euros).
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