JURIDIQUE. Remise sur le devant de la scène par l'entrée en vigueur prochaine de la Réglementation environnementale 2020, la notion de coût global peut être encore difficile à cerner pour certains acteurs du bâtiment. Juristes et économistes de la construction tentent déjà d'apporter des réponses sur les possibles risques assurantiels.
Six mois avant l'entrée en vigueur de la Réglementation environnementale 2020, prévue au 1er janvier 2022, le moment est probablement bien choisi pour anticiper au mieux l'arrivée de ce texte et de toutes les évolutions - pour ne pas dire bouleversements - qu'il va représenter pour le secteur du bâtiment. C'est pourquoi l'Union nationale des économistes de la construction (Untec) a convié les juristes de l'assureur SMABTP à une conférence sur le sujet lors du lancement officiel du "Roadshow de la construction", le 18 juin dernier à Paris. L'évènement, qui va se décomposer en une série de rencontres professionnelles dans toutes les régions de l'Hexagone au cours des prochains mois, doit ainsi permettre de mieux cerner l'approche du coût global, notion consacrée par la RE2020, ainsi que les responsabilités des entreprises face aux risques, et les réponses assurantielles correspondantes.
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Une piqûre de rappel pour commencer : on entend par coût global une méthode d'analyse de scénarii considérée comme prépondérante par les économistes de la construction. Présentés comme "des généralistes de l'acte de construire dont la première mission est la prescription, la quantification et la gestion budgétaire" par leur nouveau président, Franck Dessemon, ceux-ci permettent de faire le lien entre la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre en se portant "garant de la synthèse économique" des projets. On notera que les quelque 8.000 entreprises spécialisées dans l'économie de la construction en France réalisent 58% de leur chiffre d'affaires global auprès des marchés privés, et les 42% restants auprès des marchés publics.
Concrètement, le coût global consiste en un budget regroupant les coûts de construction, d'exploitation, de maintenance et de fin de vie. On entend par exploitation tout ce qui a trait aux énergies, à l'eau, à l'entretien, au nettoyage ou encore aux services d'accueil ; la maintenance, pour sa part, concerne l'entretien préventif et l'entretien courant, ainsi que les grosses réparations. Quant à la fin de vie, elle renvoie en fait aux coûts de démolition/déconstruction. "Ces données, ce concept même, existent depuis 20 ans. C'est une vraie problématique à laquelle on avait tendance à tourner le dos car on n'y était pas contraint mais la RE2020 va nous y obliger. La démarche du coût global va se généraliser et il faut qu'on soit à la hauteur pour répondre à cet enjeu", insiste Franck Dessemon.
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