AVANT/APRES. Pour accroître la surface habitable d'une maison rennaise, l'architecte Mélanie Dartix a choisi la solution de la surélévation. Une option qui, au lieu de dénaturer le bâti existant, lui donne un nouveau visage plus homogène et, surtout, plus moderne. Retour sur le chantier.
Une maison à plusieurs visages. Au fil des ans, l'habitation rennaise confiée à l'architecte Mélanie Dartix pour des travaux d'agrandissement a changé de physionomie à de multiples reprises. A l'origine, elle n'était constituée que d'un seul bâtiment construit perpendiculairement à la rue puis, dans les années 60/70, elle a été enrichie d'une extension, édifiée, elle, parallèlement à la rue. Il en a résulté une maison en L qui, dans les années 2000, a encore vu son apparence changer, avec l'ajout d'une extension en rez-de-chaussée. (voir plan de masse en pages suivantes).
Découvrez plus de photos et la suite de notre reportage en pages suivantes.
Impossible d'aménager les combles existants
Ces multiples interventions n'ont cependant pas suffi à combler les besoins des nouveaux propriétaires. "Ils avaient encore besoin de place pour créer des chambres supplémentaires et un bureau", indique Mélanie Dartix. "Lorsqu'ils m'ont contactée, ils pensaient pouvoir exploiter la surface dans les combles. Le hic, c'est que la hauteur disponible n'était pas suffisante pour y aménager de 'vraies' pièces", poursuit l'architecte. Autre problème : les nombreux éléments de charpente, résultant des interventions successives sur la maison. Une présence gênante qui empêchait également la concrétisation du projet des propriétaires. Mélanie Dartix est donc partie sur une autre solution...
Plan de masse
L'on distingue bien ici la forme en "L" de la maison. Le bâtiment d'origine est implanté perpendiculairement à la rue. Il a été agrandi d'un bloc orienté, lui, parallèlement à la rue.
Une surélévation parfaitement ajustée au bâtiment existant
Pour accroître de manière significative la surface habitable de la maison, l'architecte a proposé une surélévation parfaitement ajustée au bâtiment existant. "L'objectif était de toucher le moins possible aux étages inférieurs en intervenant uniquement sur la cage d'escalier", précise-t-elle. Une cage d'escalier située dans la maison d'origine, perpendiculaire à la rue, qui a donc été prolongée. Elle dessert ainsi tous les étages de la maison, un seul et unique accès pour une circulation simplifiée.
Plancher existant renforcé
La solidité de l'édifice pouvant être fragilisée par l'ajout de la surélévation, l'architecte a pris des mesures pour écarter le danger. "Le plancher de la maison la plus ancienne étant en bois, il n'aurait pas supporté une charge de poids supplémentaire", commente Mélanie Dartix. Des solives supplémentaires y ont donc été introduites. Un dispositif validé par un bureau d'études structure avec lequel l'architecte a travaillé.
Une structure bois facile à mettre en œuvre
La charge pesant sur la maison existante a également été réduite grâce au système constructif choisi : une ossature bois, bien plus légère qu'une structure maçonnée. Le choix du bois a également simplifié le chantier puisque tous les murs ont été pré-fabriqués aux bonnes dimensions en atelier. Un gain de temps puisque, sur place, il a simplement fallu assembler les montants.
Création de quatre pièces supplémentaires
Grâce à cette surélévation d'une surface de 55 m2, la maison a gagné quatre pièces : une chambre, un bureau, un espace grenier et une salle de bains.
De beaux volumes
Pour optimiser au mieux les volumes créés dans la surélévation, l'architecte a notamment supprimé toutes les fermes de charpente. Au final, les pièces présentent de très belles hauteurs : plus de 3 mètres dans la chambre, 3,94 m dans le grenier et dans la chambre.
De multiples ouvertures pour accroître la luminosité
Si la belle hauteur de la surélévation interpelle, sa luminosité aussi. Il faut dire qu'en installant pas moins de six généreuses fenêtres de toit et deux portes-fenêtres, l'architecte a mis toutes les chances de son côté. "J'ai pris le parti de respecter l'exigence de la RT 2012 applicable dans les bâtiments neufs : la surface des baies équivaut à 1/6ème de la surface habitable", précise Mélanie Dartix. Des ouvertures dont deux ont été positionnées sur les murs pignons de manière à éviter le vis-à-vis avec les habitations voisines.
Un bardage en zinc
Bien que la structure soit en bois, les propriétaires ont opté pour un bardage zinc, plus facile à entretenir qu'un bardage bois. La maison y a gagné en modernité et se distingue de ses voisines, notamment de l'habitation mitoyenne entièrement recouverte de bois.
Une façade plus homogène et plus moderne
L'architecte a profité de la construction de la surélévation, pour homogénéiser la façade la maison. Elle a été peinte de la même couleur que la façade, tout comme les pierres encadrant les fenêtres. En gommant la présence de ces éléments typiques des maisons néo-bretonnes, l'habitation se fait plus moderne.
Fiche technique :
Programme : surélévation d'une maison de ville
Lieu : Rennes
Maître d'œuvre : Mélanie Dartix (Agence in[side]out : www.insideout-architecture.com)
Surface de la maison avant travaux : 130 m2
Surface gagnée : 55 m2
Durée du chantier : 6 mois
Lieu : Rennes
Maître d'œuvre : Mélanie Dartix (Agence in[side]out : www.insideout-architecture.com)
Surface de la maison avant travaux : 130 m2
Surface gagnée : 55 m2
Durée du chantier : 6 mois