Une enquête a été lancée par le parquet de Paris après une plainte visant une filiale russe du groupe de BTP français. La Division nationale des investigations financières, qui a pris en charge le dossier, devra éclaircir les soupçons de corruption liés au marché de construction de l'autoroute Moscou-Saint-Pétersbourg. Explications et réactions.
L'autoroute russe Moscou-Saint-Pétersbourg est décidément un chantier controversé. Après s'être heurté à un Mouvement pour la défense de la forêt de Khimki, qui traverse l'infrastructure, la filiale russe du groupe Vinci, chargée de sa construction, est désormais au cœur d'une enquête lancée par le parquet de Paris sur des soupçons de corruption, a indiqué jeudi l'AFP. Une affaire désormais entre les mains de la Division nationale des investigations financières (Dnif) de la police judiciaire.
Cette plainte fait écho à celle déposée le 24 juin par l'ONG anti-corruption Sherpa, les associations CEE Bankwatch et Russie-Libertés, et des écologistes russes visant Vinci Concessions Russie, pour "corruption d'agent public étranger", "recel de trafic d'influence, de favoritisme et d'entente illicite", "abus de biens sociaux".
Une plainte relative aux infractions financières
Dans un communiqué, les associations "se réjouissent de l'ouverture de l'enquête préliminaire par Monsieur le Procureur de la République de Paris, après dépôt le 24 juin 2013 d'une plainte relative aux infractions financières qui auraient été commises en marge de la construction de l'autoroute entre Moscou et Saint - Petersbourg, à l'encontre de la société française Vinci Concessions Russie SA et contre X". Et d'ajouter : "Une possible identification des responsables des faits dénoncés, sinon leur jugement en France, apparaît possible tant, on le sait, une telle probabilité est aujourd'hui devenue impossible en Russie". De plus, les associations espèrent la désignation "d'un ou plusieurs juges d'instruction compte tenu du caractère complexe et international des infractions dénoncées".
De son côté Vinci nous a indiqué qu'il se tenait à la "disposition de la justice". Le groupe nous a également confirmé ses propos tenus à l'AFP niant "les allégations sur ses activités en Russie".
Pour rappel, North-West Concession Company (NWCC), composé de Vinci (38,75% du capital) et de partenaires russes, a signé en juillet 2009 le contrat pour la conception, le financement, la construction puis l'exploitation de ce tronçon d'autoroute de 43 km dont un des buts est d'améliorer la circulation entre l'aéroport international de Cheremetievo et Moscou. Le coût de construction de cette portion est évalué à environ un milliard d'euros.