Deux après l'instauration du régime de l'auto-entrepreneur, ils étaient quelque 598.000 inscrits au 31 octobre dernier. Une population en croissance, et qui, pour un quart d'entre elle, est prête aujourd'hui à se consacrer pleinement à son auto-entreprise. Détails.
La quatrième vague de l'Observatoire de l'auto-entrepreneur, parue fin 2010, montre une activité désormais bien ancrée dans le tissu économique français. Réalisée par OpinionWay pour l'Union des auto-entrepreneurs et la Fondation Le Roch Les Mousquetaires, l'étude (*) analyse les profils et les attentes de ces nouveaux travailleurs indépendants.
Deux ans après la création du statut de l'auto-entrepreneur, ils sont toujours 83% en activité. Toutefois, le chiffre de ceux qui ont quitté ce régime reste en augmentation depuis janvier 2009, passant de 6 à 17% aujourd'hui. Pour ceux qui ont choisi de ne plus être entrepreneur, l'abandon du projet (35%) et la non rentabilité du projet (37%) arrivent en tête des déclarations. En outre, 13% affirment avoir changé de statut d'entreprise (SA, Sar, EURL…). Et, d'ici à deux ans et plus, un quart des auto-entrepreneurs souhaite faire évoluer leur statut vers un statut d'entreprise classique. Quitter son poste de salarié (1 auto-entrepreneur sur 4 est aussi salarié) et se consacrer entièrement à son auto-entreprise, voilà donc la tendance à venir.
7.384 € de chiffre d'affaires moyen
L'Observatoire a également dressé un profil type de l'auto-entrepreneur : 44 ans en moyenne, une progression du nombre de femmes (44% en novembre 2010 contre 40% un an avant) ; sans autre activité pour 45% d'entre eux ; 37% d'employés, 23% de cadres et 15% d'ouvriers. En termes d'activité, les auto-entrepreneurs réservent 56% de leur temps à leur auto-entreprise, pour 45% de leur revenu, ce qui représente un chiffre d'affaires moyen de 7.400 € environ depuis début 2010 pour les 73% d'auto-entrepreneurs ayant déjà vendu ou facturé.
Les nombreux débats et polémiques autour du régime de l'auto-entrepreneur qui font rage depuis sa création, et notamment parmi les acteurs du BTP, ne semblent pas ternir le moral des adhérents à ce statut, qui leur permet d'aménager leur temps de travail (80%), d'être responsable de leur avenir et de s'épanouir (86%) ou encore de concilier plus facilement vie personnelle et vie professionnelle (82%), voire de faciliter une reprise d'activité ou une reconversion (73%). Toujours considéré comme de la concurrence déloyale, le régime a encore fait réagir récemment, avec la question de l'exonération de la Cotisation foncière des entreprises (CFE). La Capeb, la FFB et l'UPA, qui suivent de près le dossier, espèrent toujours supprimer les dérives du régime de l'auto-entrepreneur. Le 6 décembre dernier, Jean Lardin, Président de l'UPA qualifiait sa rencontre avec le nouveau secrétaire d'Etat aux PME, Frédéric Lefebvre, de « constructive ».
(*) « L'Observatoire de l'Auto-Entrepreneur» a été réalisé par l'institut OpinionWay auprès d'un échantillon de 1.003 créateurs d'auto-entreprise, représentatif des auto-entreprises créées depuis le 1er janvier 2009. La représentativité de l'échantillon a été assurée par un redressement sur les données INSEE en terme de secteurs d'activité et de régions auprès de l'ensemble des entreprises de la catégorie juridique « entreprises individuelles ». Les interviews ont été conduites par téléphone du 8 novembre au 12 novembre 2010.
L'étude indique que le bouche-à-oreille est privilégié par 86% des auto-entrepreneurs, tandis qu'ils sont près d'1 sur 2 (46%) à utiliser leurs réseaux professionnels ou personnels. En outre, 29% d'entre eux entendent promouvoir leur activité via le Net par des annuaires, les réseaux sociaux ou des forums. Parallèlement, seuls 3% des auto-entrepreneurs vendent directement sur Internet, mais ceux-ci sont très spécialisés en e-commerce puisqu'ils réalisent en moyenne 60% de leur CA par ce biais.