Alors que la crise semble s'estomper progressivement, la dernière étude du cabinet Xerfi ne prévoit pas d'embellie avant 2011 pour le secteur du BTP. Aucun domaine ne semble épargné par cette tendance. Détails des perspectives.
Alors que la crise se résorbe petit à petit, la construction est toujours dans la tourmente. Si 2009 enregistre de mauvais résultats en matière de croissance, 2010 ne s'annonce pas sous de meilleurs hospices.
«La construction est actuellement dans une zone de forte turbulence. L'année 2009 s'est achevée sur un repli de 6,3% de la production totale du BTP en volume. Et le retour de la croissance ne peut pas être envisagé avant 2011», indique la dernière étude du cabinet Xerfi. Les prévisions ne sont pas au beau fixe : -3,4% pour 2010 et un retour à la croissance en 2011 avec +2%. Et ces perspectives difficiles ne devraient épargner aucun domaine.
Le bâtiment encore affecté
Malgré les mesures de soutien de l'Etat (crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt, doublement du prêt à taux zéro…), le bâtiment neuf sera l'une des victimes de la dégradation des fondamentaux de l'économie française. Ainsi, les entreprises et les particuliers devraient se montrer réticents dans le lancement de projets immobiliers notamment à cause de facteurs tels que le chômage ou la faible augmentation des salaires.
De même, le marché de l'entretien ne devrait pas subir d'amélioration. «Les dépenses des ménages seront mises sous pression avec la remontée du chômage et les pressions sur le pouvoir d'achat», souligne Xerfi.
Pas de regain pour les travaux publics
Même constat pour le secteur des travaux publics. En 2009, son activité a reculé d'environ de 10%, et ne devrait pas connaître d'amélioration en 2010 avec un repli de 2%. La raison principale de cette baisse avancée par Xerfi : une anticipation réduite des collectivités locales qui, par conséquent, freinent leurs investissements. «Les collectivités locales, principal donneur d'ordres du secteur, ont actuellement très peu de visibilité au niveau de leurs ressources financières en raison de la réforme de la taxe professionnelle. Elles maîtriseront ainsi au plus près l'évolution de leurs dépenses en 2010 (qui baisseront légèrement) et retarderont en partie leurs projets», conclut Xerfi.