ENVIRONNEMENT. Après moult débats, le gouvernement a annoncé le lancement du premier parc éolien flottant, en Bretagne. Il devrait produire de l'électricité pour environ 160.000 ménages.
C'est un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre dans la région. Le gouvernement a donné son feu vert au projet d'implantation d'un parc éolien flottant au sud de la Bretagne, au large de Groix et de Belle-Ile-en-Mer, selon une parution du 21 mai du Journal officiel.
Dans un communiqué, le ministère de la Transition écologique a annoncé avoir retenu la zone pour lancer une première procédure de mise en concurrence en vue de la désignation d'un lauréat pour le développement du parc en 2022. Celui-ci sera le neuvième parc éolien en mer français. C'est aussi l'un des premiers flottants au monde. Avec une puissance d'environ 250 mégawatts, il produire de l'électricité pour environ 160.000 foyers.
A 15 kilomètres des côtes
Le gouvernement imagine également le lancement d'un second parc, d'une capacité maximum de 500 MW qui pourrait être attribué à partir de 2024. "Des études environnementales seront poursuivies sur une zone plus large pour en approfondir la connaissance en vue [de ce second projet, ndlr]", a expliqué le ministère dans un communiqué.
Si les éoliennes doivent être situées à plus de 15 km des côtes, au large de Belle-Île et Groix, le gouvernement précise que "le périmètre de ces zones d'implantation sera progressivement réduit jusqu'à la définition de l'implantation précise des parcs".
"La superficie de cette zone de 130 km2 sera progressivement réduite au cours de la procédure de mise en concurrence en tenant compte des résultats des études techniques et environnementales qui vont y être menées par l'État et RTE (Réseau de transport d'électricité) et de la poursuite de la concertation avec les usagers de la mer, en particulier les professionnels de la pêche (...)", selon le document.
Des contestations
Pour le gouvernement, c'est l'assurance de "réduire nos émissions de gaz à effet de serre tout en diversifiant notre mix électrique". Un débat public sur le sujet a permis la distribution du dossier d'information à 110.000 foyers. Vingt rencontres ont été organisées, avec près de 1.800 participants, selon la décision signée de la ministre qui pense que le débat public "a atteint son objectif d'information et de mobilisation de la parole citoyenne".
Les zones choisies ont été définies en prenant en compte les impacts paysagers ainsi que la cohabitation avec les autres usages de la mer et les impacts sur l'environnement naturel, a précisé le gouvernement. Les pêcheurs bretons et ligériens, préoccupés par ce projet, ont été entendus afin d'assurer la préservation des activités de la pêche.
Ce n'est pas la première fois que des projets éoliens en mer provoquent des réticences chez les habitants des territoires concernés. À Dunkerque, l'installation de 46 éoliennes de 300 m de haut, à 10 km des plages des Dunes de Flandre, inquiète certains habitants qui craignent que celles-ci "modifient le paysage de ces stations balnéaires".
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L'appel à candidatures d'entreprises pour le parc de Bretagne est ouvert jusqu'au 1er juillet, sur le site de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, s'est engagée à prendre en compte les contributions du public dans l'élaboration des cahiers des charges des procédures de mise en concurrence. Les futurs développeurs des parcs devront également proposer des mesures pour améliorer les conditions de cohabitation avec la pêche au sein du parc éolien. La ministre a également promis de lancer des études environnementales sur les zones, en concertation avec les acteurs de la façade, et mettre en place un suivi scientifique du projet et de rendre public l'avancement de ces projets sur le site Éoliennes en mer.
L'éolien en mer est considéré par le gouvernement comme l'une des stratégies majeures pour atteindre les objectifs de neutralité carbone d'ici 2050. "La France doit accélérer le développement d'éolien en mer qui est une formidable opportunité pour notre pays, qui dispose du deuxième gisement de vent en Europe", assure Barbara Pompili. Elle considère cette technologie renouvelable comme compétitive et créatrice d'emplois. "Son déploiement doit se faire en pleine concertation avec les territoires concernés. Le débat public a montré qu'il y avait un consensus sur la nécessité de la transition écologique." Elle espère que la France deviendra l'un des leaders mondiaux de l'éolien flottant.