REPORTAGE. De nombreux professionnels se sont rendus à l'événement annuel de l'Union nationale des syndicats français d'architectes, tenu cette année à Reims (Marne). Batiactu leur a donné la parole.

Sous le soleil de Reims, plusieurs centaines de personnes se sont rendues dans cette ville du nord-est pour assister au Congrès des architectes 2024. Organisé par l'Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa) du 24 au 26 octobre 2024, l'événement annuel, cette année rythmée par la thématique "Architectes engagé(e)s", vise à rassembler les professionnels autour des grands enjeux de leur secteur.

 

"L'énergie du collectif"

 

Pour les architectes rencontrés ce vendredi 25 octobre 2024, le congrès est un "passage obligatoire". "C'est un lieu de rencontre entre confrères où nous abordons les problématiques de la profession", témoigne Philippe Cognard, co-gérant de l'agence A'dao Architecture à Rennes (Ille-et-Vilaine) et vice-président de l'Unsfa Bretagne. "Nous faisons corps avec nos confrères afin de trouver des solutions à nos problèmes."

 

Une opinion partagée par Elodie Rol Malherbe, architecte dirigeante de l'agence Jiena à Meudon (Hauts-de-Seine) et membre de l'Unsfa. "Le congrès est l'occasion de se retrouver entre pairs, d'échanger, de continuer à apprendre, de se ressourcer et de repartir d'ici avec des nouvelles idées", affirme celle qui se nourrit de "l'énergie du collectif".

 

Renée Floret-Scheide, gérante de l'agence Floret-Scheide Architecture, à Paris, se réjouit de "l'engagement et de la solidarité" qui existent "entre confrères et consœurs" à cet événement "réservé aux architectes". "Il faut être là", affirme-t-elle. Xavier Picot, gérant de l'agence Pages Picot Architectes, Chambéry (Savoie), acquiesce. "C'est le rendez-vous annuel de la profession, un moment important d'échanges entre confrères, de réseautage, de rassemblement et d'alerte" sur les enjeux de la profession et le marché actuel. "Le fait de venir est à la fois une démarche professionnelle et personnelle", confie-t-il.

 

Politiques et transition écologique

 

L'architecte regrette que la ministre de la Culture, Rachida Dati, ne soit pas venue, bien que la directrice de la sous-direction de l'architecture, de la qualité de la construction et du cadre de vie [qui dépend du ministère] ait fait le déplacement le 24 octobre. "Il devrait y avoir une personnalité importante des ministères qui vienne et prenne la température. On donne beaucoup de responsabilités et d'importance aux architectes mais il existe un décalage avec l'écoute réelle [que nous portent] les politiques", estime-t-il.

 

Concernant les sujets mis en avant par l'Unsfa durant le congrès, Xavier Picot, qui intervient en Savoie et Haute-Savoie, souhaiterait que les sujets liés au développement durable soient davantage abordés. "Il faudrait aussi que les politiques soient mieux formés à ces enjeux de transition écologique, et choisissent [dans le cadre de la réalisation de petits projets] des agences locales car elles connaissent bien la réalité de leurs territoires."

 

De son côté, Philippe Cognard souhaiterait que le congrès parle davantage des sujets de la simplification administrative et de la rénovation énergétique. C'est celui de l'entrepreneuriat qui intéresse Elodie Rol Malherbe. "Il est à mon sens sous-estimé dans les écoles d'architecture. C'est pourtant un sujet fondamental mais tabou. Le sujet de la rémunération est aussi une piste de réflexion, pour savoir comment on se situe vis-à-vis des confrères et des autres professions."

 

Visibilisation des architectes

 

La question, plus vaste, de la visibilisation des architectes dans le secteur de la construction et, plus largement, de la société, est primordiale pour Renée Floret-Scheide. "J'attends de cette édition 2024 qu'elle renforce la position des architectes. Que l'utilité et la présence des architectes dans les projets publics et privés soient plus reconnues", affirme celle qui conçoit majoritairement des projets de réhabilitation de logements sociaux. "J'aimerais que les architectes soient plus présents dans les médias, que nous soyons plus soutenus par nos représentants, l'Ordre des architectes, qui fait un travail remarquable, et plus reconnus par les autres institutions et acteurs de la construction. La place de l'architecture est primordiale dans notre société. L'architecture n'est pas élitiste, elle touche tout le monde, et est une plus-value financière, sociétale, culture et sanitaire."

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