L'évolution de la population étudiante s'explique, selon le Puca, par «la massification des populations ayant accès à l'enseignement supérieur, la diversification et l'internationalisation de l'offre universitaire, l'allongement de la durée des études et la déconnexion des étapes du passage à la vie adulte». Combinée à une «grande porosité entre étudiants et jeunes travailleurs», et aux difficultés d'accès au logement, cela amène à l'émergence de «nouvelles attentes résidentielles» et donc, à «une réflexion indispensable sur la question du logement».
«S'il n'existe plus d' 'étudiant type', le paradigme du 'logement type' est également devenu obsolète, les particularités de ce type d'habitat étant à chercher du côté des rythmes (accueil de personnes pour périodes courtes ou fragmentées), des services, des usages (équilibre entre parties communes et privatives, stratégies d'appropriation des espaces...), des modes de gestion, etc».
Il faut donc mettre l'accent sur les notions «d'adaptabilité et de diversité». Et ainsi prévoir, par exemple, «des conditions de gestion permettant un turn-over important, un habitat pouvant accueillir des publics diversifiés allant du jeune cherchant un habitat temporaire le moins contraignant possible à l'étudiant expatrié en formation longue demandeur d'un habitat facilitant son intégration dans l'environnement social et urbain».
Trois axes de recherche
Pour l'atelier réalisé dans le cadre du programme Logement design pour tous prévu en juin 2009, trois axes d'innovation ont été identifiés par le Puca et feront l'objet de débats :
- la mixité des publics «qui n'est pas sans lien avec celle des modalités de gestion à mettre en place afin de permettre une plus grande flexibilité».
- la question de la colocation : «peut-elle constituer une des réponses possibles à l'enjeu de mixité ? Peut-elle être l'occasion d'un renouveau typologique ? Comment peut-on concevoir des 'logements en colocation' pour deux, trois ou plus, et qui soient particulièrement appropriables par un public jeune ?»
- les questions d'agencement, de design, d'équipement et de mobilier pouvant également «être vecteurs d'innovations potentielles». «Qu'il s'agisse de la signalétique, du mobilier partagé, de l'aménagement intérieur ou de l'optimisation des petites surfaces : architectes, architectes d'intérieur, agenceurs, designers et industriels pourraient explorer et expérimenter de nouvelles solutions».
Pour trouver des solutions innovantes qui concilieraient les besoins évoqués et les exigences de qualité architecturale, qualité d'usage et de confort, modalités de gestion innovantes, excellence énergétique, performance environnementale, efficience économique et sociale, etc. le Puca déclare qu'«il est nécessaire de créer un dialogue entre maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre, spécialistes des questions des logements à destination des jeunes et futurs utilisateurs, dès la phase de programmation». D'où un appel à idées déjà lancé auprès de maîtres d'ouvrages disposant d'un lot foncier pour la construction d'un bâtiment de logements pour jeunes qui doivent transmettre au PUCA une note d'intention avant le 30 mai 2009.