CRISE IMMOBILIÈRE. AST Groupe a annoncé mercredi 17 avril 2024 le lancement d'une procédure de sauvegarde accélérée. Une mesure d'urgence pour la société qui se trouve en forte difficulté financière, dans un contexte de crise de l'immobilier neuf. Elle espère ainsi pouvoir mettre sur pied un plan de continuité de l'activité dans les mois à venir.

Le secteur de la construction neuve ne semble pas voir le bout du tunnel. De nombreuses sociétés se voient ainsi forcées d'annoncer des mesures restrictives afin de limiter les impacts de la crise. Le constructeur de maisons individuelles AST Groupe vient ainsi de déclarer avoir ouvert une procédure de sauvegarde accélérée auprès du tribunal de commerce de Lyon, ce 17 avril 2024. Il s'agit d'une mesure préventive prise en anticipation d'une situation pouvant conduire à la cessation de paiement. Elle permet à une entreprise de rester opérationnelle pendant une période d'observation donnée (dans le cas présent, quatre mois), à l'issue de laquelle un plan de continuité de l'activité doit être présenté à la justice.

 

 

Les clients ne devraient pas être impactés

 

Pendant cette période, AST Groupe sera autorisé à prendre des mesures financières de type arrêt des paiements, du cours des intérêts et des poursuites. Les établissements financiers de la société, les actionnaires fondateurs et les créanciers publics seront donc impactés par le plan de sauvegarde. En revanche, les clients, les fournisseurs et les sous-traitants ne seront pas concernés. Ces derniers continueront d'être payés selon les contrats passés avec AST et les chantiers retrouveront leur cours normal, dans le respect des délais prévus.

 

Cette décision s'inscrit dans le contexte actuel de crise de l'immobilier neuf, qui fragilise fortement le secteur, notamment le segment de la maison individuelle. AST Groupe n'échappe pas à cette dynamique : fin mars 2024, sa trésorerie "s'élevait ainsi à 13M€ et ses dettes à 25,3M€ (dont 4,1 M€ liés aux dettes IFRS 16), soit un endettement net (hors IFRS 16) de 8,2 M€", précise l'entreprise dans un communiqué de presse.

 

Un groupe fragilisé depuis plusieurs mois

 

 

Une situation difficile pour le constructeur, qui a mené à de nombreuses discussions avec ses différents partenaires. Cependant, malgré "le soutien de la majorité de ses créanciers financiers", AST Groupe déclare n'avoir pas été "en mesure d'obtenir un accord de l'intégralité des créanciers financiers concernés". D'où la décision d'ouvrir une procédure de sauvegarde accélérée.

 

La société avait par ailleurs déjà pris de nombreuses mesures, telles que la suspension de sa cotation en Bourses, la diminution de ses effectifs, l'arrêt progressif de ses activités de promotion immobilière ou encore la réduction de son périmètre géographique, comme le rappelle nos confrères de l'AFP.

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