REBONDISSEMENT. Un nouvel assureur agissant en libre prestation de service (LPS) se retire du marché de l'assurance-construction français. Cette fois-ci, il s'agit d'Acasta european insurance, société basée à Gibraltar qui effectuait près de la moitié de son activité en France.

C'est un nouvel épisode qui vient à nouveau faire peser le doute sur les compagnies d'assurance intervenant en libre prestation de service sur le marché français de l'assurance construction. D'après nos informations, la société Acasta european insurance, basée à Gibraltar, a annoncé à ses partenaires qu'elle se retirait à effet immédiat du marché français de l'assurance construction. Un scénario qui rappelle celui du retrait de CBL, groupe d'assurance basé en Nouvelle-Zélande, début 2018.

 

Un retrait de plein grès ?

 

Toutefois, la comparaison n'est pas parfaite. En termes de taille, Acasta est loin de CBL. Et, visiblement, le retrait d'Acasta de ce marché exigeant ne fait pas suite à une interdiction d'exercer prononcée par une autorité de contrôle. "Acasta choisit de se concentrer sur d'autres branches d'activité", nous explique une source bien informée. "L'actualité de ces derniers mois fait qu'il y a trop de pression sur le territoire français. C'est un choix de stratégie interne. Mais l'assureur précise que tous les contrats seront honorés."

 


 

Choix stratégique ou retrait du marché parce qu'une sanction n'allait pas tarder à tomber du côté de l'autorité des assurances de Gibraltar ? Difficile à dire, pour le moment. Un spécialiste du sujet avance toutefois auprès de nous une autre version des faits : ce sont bien les autorités de tutelle d'Acasta qui seraient intervenues, après avoir constaté un trop faible provisionnement au regard des engagements pris.

 

Quoi qu'il en soit, la situation est difficile à gérer pour les délégataires d'Acasta, et également dans une moindre mesure pour les courtiers qui le distribuaient. Yoann Chéry, président fondateur du groupe Leader insurance, contacté par Batiactu, qui en faisait partie, se veut rassurant. "Acasta n'est pour nous qu'un assureur partenaire parmi d'autres. Il représente environ 10% de notre production. Sous 48 heures, nos courtiers auront d'autres solutions à proposer en ligne", nous explique-t-il. "Nous travaillons avec d'autres acteurs internationaux, et sommes agent souscripteur de Mic insurance en France. Une société qui, pour rappel, appartient au groupe Morera Vallejo qui est installé à Séville, est gérée en bon père de famille et a fait une excellente année 2017. C'est aujourd'hui la dernière compagnie d'assurance en LPS dans le secteur de l'assurance construction."

 

"On ne peut pas travailler dans des branches longues comme l'assurance-construction en ayant comme seuls objectifs la conquête des parts de marché."

 

Pour le président fondateur, un climat anti-LPS règne actuellement en France, et il est délétère. Même si, au vu des annonces qui tombent ces derniers mois, il comprend que certains en viennent à faire "l'amalgame". "Mais ce n'est pas uniquement la LPS qui est en cause : le chute de CBL est surtout due à un problème de gestion et de surface financière. Il y a des leçons à tirer de cette crise. On ne peut pas travailler dans des branches longues comme l'assurance-construction en ayant comme seuls objectifs la conquête des parts de marché en cassant les prix. J'ai toujours lutté contre ça." Yoann Chéry invite ainsi les acteurs à garder leur "sang-froid". "Sur notre site, toutes les informations prouvant la bonne santé financière de Mic insurance sont disponibles. Dans toutes nos conditions particulières, nous avons ajouté un document - ce à quoi ne nous contraint pas la réglementation - indiquant les informations sur la stabilité financière de la compagnie d'assurance concernée."

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