Sept mesures en faveur de l'artisanat du bâtiment ont été dévoilées ce lundi par Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat chargé de l'Artisanat et des PME. Objectif du dispositif présenté devant 500 acteurs du secteur : faciliter la transmission d'entreprises, l'innovation ou le travail avec les designers. Dans le même temps, une polémique s'est créée autour de la redéfinition de la qualité d'artisan. Détails et explications.
C'est dans les Ateliers Christofle à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) - «la quintessence d'un artisanat français forgé au fil des siècles par le rude labeur» - que se sont tenues, lundi 12 mars, les Assises de l'artisanat, durant lesquelles Frédéric Lefebvre a dévoilé une trentaine de mesures, dont sept pour le secteur du bâtiment. «Malgré le contexte économique fragile, un créateur d'entreprise sur quatre était artisan au cours des cinq dernières années, 100.000 entreprises artisanales ont été créées en 2011», a-t-il déclaré d'emblée. Parmi ces annonces :
- Le premier dictionnaire des métiers de l'artisanat réalisé par l'Institut supérieur des métiers. «Premier du genre, cet ouvrage va permettre aux jeunes d'y trouver voies d'avenir et d'épanouissement», a vanté le ministre. Sa vocation ? «Devenir un outil indispensable pour les établissements d'enseignement et pour ceux qui orientent professionnellement les jeunes».
- Autre problématique longuement évoquée : les délais de paiement. Malgré leur réduction, notamment sous l'impulsion de la LME, «ils constituent pour certaines entreprises artisanales une charge de trésorerie insoutenable». Dans un contexte où le ralentissement économique fragilise les petites sociétés, le gouvernement a cherché à limiter leurs difficultés de trésorerie. L'État doit payer dès réception les factures d'un montant inférieur à 5.000 euros. «J'ai écrit à toutes les grandes entreprises françaises et aux représentants des collectivités locales pour qu'ils appliquent la même règle», précise Frédéric Lefebvre.
- Les artisans peuvent concourir plus facilement pour les marchés publics atteignant 15.000 euros, contre 4.000 euros précédemment. «Ce sont des milliers de marchés qu'ils vont pouvoir obtenir plus facilement. Nous travaillons à valoriser l'embauche d'apprentis comme un élément de choix des entreprises dans les marchés publics. Enfin, je reste déterminé à convaincre les acheteurs publics d'adhérer à notre projet de mise en place d'un site Web centralisé pour que les TPE sachent facilement où trouver les annonces de marchés publics», souligne Frédéric Lefebvre.
- La transmission et la reprise d'entreprises vont être davantage encouragées. «Nous allons développer des guichets régionaux d'avances remboursables de fonds, avec les chambres de métiers et d'artisanat, les régions et les réseaux d'accompagnement qui aident les entrepreneurs tels qu'Oséo et la Siagi», annonce le secrétaire d'État. Et d'ajouter : «Nous allons offrir la possibilité aux repreneurs de conserver le statut d'entreprise artisanale quand les effectifs auront dépassé les 10 salariés. Aujourd'hui, une entreprise artisanale, quand elle est créée, doit employer au maximum 10 salariés ; à l'avenir, un repreneur pourra acquérir une société employant 20 salariés sans que celle-ci perde son statut d'entreprise artisanale».
- Parmi les nouveautés, un portail gouvernemental, recensant les aides dont peuvent bénéficier les créateurs d'entreprises artisanales, va être mis en place très vite.
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