Les formations à la technique ont pris la première place du podium des matières auxquelles les artisans du bâtiment se forment le plus. Un effet de l'entrée en application du dispositif Reconnu garant de l'environnement.

Du fait de l'entrée en vigueur du principe d'éco-conditionnalité des aides financières aux travaux de rénovation énergétique, qui s'appuie sur la mention Reconnu garant de l'environnement (RGE), les artisans ont privilégié, en 2014, les formations à la technique plutôt qu'à la prévention des risques professionnels ou à la gestion d'entreprise. C'est du moins la principale tendance qui ressort des chiffres de l'observatoire national 2014 des formations à la prévention, réalisé par l'Institut de recherche et d'innovation en santé et sécurité au travail (Iris-ST), en partenariat avec la Capeb, la CNATP (artisans des travaux publics et du paysage) et l'Organisme professionnel de prévention du BTP.

Ainsi, en 2014, 63% des formations suivies ont été liées à la technique (42% en 2013), et 30% ont été consacrées à la prévention (43% en 2013). Le domaine de la gestion passe, lui, de 15% à 7% en 2014.
 

Seulement 516 stagiaires formés aux contraintes physiques



En matière de prévention, "l'année 2014 enregistre une hausse des effectifs stagiaires pour presque l'ensemble des thèmes sécurité", observent les auteurs de l'étude. La hausse est notamment de +37% pour les formations des artisans au risque amiante (7.506 stagiaires) et +44% pour les contraintes physiques (516 stagiaires). Toutefois, ces hausses sont à mettre en perspective.

Ainsi, pour ce qui est de l'amiante, ce rebond est, au moins en partie, imputable aux nouvelles obligations de formation qui incombent aux entreprises depuis la réforme de 2012.

En ce qui concerne le domaine des contraintes physiques, les auteurs de l'étude établissent un regrettable constat : "Le rapprochement des chiffres de la sinistralité avec ceux des formations à la prévention suivies par les actifs du BTP met en évidence un écart entre la principale cause des accidents survenus et les thématiques de sécurité suivies par les professionnels." En d'autres termes, en France, les artisans du BTP ne se forment pas pour se protéger des principaux risques qui menacent leur santé au quotidien (et en premier lieu, les troubles musculo-squelettiques), mais en fonction de l'évolution de la réglementation. Un fait qui ne manque pas d'interpeller quand on sait que le BTP est le secteur le plus accidentogène de l'économie française.

"Il faudra s'interroger sur les raisons pour lesquelles les actifs du BTP suivent peu de formations liées aux contraintes physiques afin d'identifier des actions à mettre en place pour favoriser le suivi de ces formations", affirme l'Iris-ST.

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