CONJONCTURE. Les TPE du bâtiment ont dû faire face à un contexte économique particulièrement contraint en 2022. A présent, alors que la crise se prolonge, ils s'attendent à une année 2023 en "demi-teinte".
L'année 2022 se solde, pour les artisans du bâtiment, par une croissance en volume de l'activité de 2,4%, d'après les dernières données communiquées par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), ce 18 janvier 2023. Le neuf a marqué le pas, avec une hausse contenue à +1,9%, la rénovation tirant l'activité à hauteur de +2,5% (+3,8% en 2022 pour le seul segment de la rénovation énergétique). Un bilan plutôt positif, même si l'organisation patronale insiste sur le fait que la dynamique n'a fait que s'essouffler à mesure que passaient les trimestres. Au point que les prévisions 2023 sont nettement moins florissantes : entre -0,5% et +0,5%.
Les marges souffrent
Quoi qu'il en soit, le contexte économique est particulièrement éprouvant, les artisans devant faire face à des hausses de prix de +27% en moyenne, entre janvier 2022 et janvier 2023. Un état de fait qui a obligé les chefs d'entreprises à rogner sur leurs marges, au point que 46% des sondés fin 2022 déclaraient une détérioration dans ce domaine.
Certains voyants restent au vert
Les tensions inflationnistes touchent les professionnels, mais également les consommateurs, qui devront effectuer des arbitrages budgétaires tout au long de l'année à venir, ne tombant pas toujours en faveur de la réalisation de travaux de rénovation.
De nombreux indicateurs témoignent toutefois d'une réelle vitalité économique dans le secteur : 13% des entreprises envisagent de recruter au premier semestre 2023, et le nombre de jours de carnets de commandes reste historiquement élevé, à 96 jours en janvier 2023 (il se situait à 111 en juillet 2021), sécurisant au moins l'activité au premier semestre. La Capeb constate toutefois qu'une entreprise sur cinq, fin 2022, faisait état de besoins en trésorerie (9% à la même période de 2021), alors que par ailleurs les défaillances d'entreprises explosent (+42,3%, 2.379 évènements, en-dessous du niveau de 2019). C'est ainsi à une année en "demi-teinte" que s'attend la Capeb, au sein d'un environnement économique particulièrement instable et exposé aux incertitudes géopolitiques internationales.
Historiquement élevés, les coûts de la construction commencent leur décrue, selon l'Insee
