Après l'euphorie de 2011, qui termine à +2.5% de croissance, l'année 2012 s'annonce bien plus sombre pour l'artisanat du bâtiment. Ce « repli inévitable », souligne la Capeb, serait de l'ordre de 1%, accompagné d'une perte de quelque 3.000 emplois. Face à une activité qui évoluera distinctement selon les semestres, l'organisation n'entend pas rester passive. Explications.
Si 2011 a été une année « atypique », renouant avec la croissance (+2.5%), elle ne marquera pas le retour à la croissance tant attendue. D'emblée, le président de la Capeb, Patrick Liébus, indique que « 2012 devrait enregistrer un net recul de l'activité dès la fin du 1er semestre ». Le décor est planté.
Retour sur une année qui a connu une embellie que peu pouvait prévoir… En effet, après un premier trimestre affichant +1.5% de croissance - principalement tiré par le neuf - le deuxième trimestre a enregistré une envolée de son chiffre d'affaires, à +2.5%. Mais les trois mois qui ont suivi - agrémentés de l'annonce du premier plan de rigueur fin août - ont présenté un net recul, à +1.5% Enfin, contre toute attente, le quatrième trimestre a retrouvé des couleurs, à +3.5%, notamment en raison de conditions climatiques favorables, d'un rattrapage des prises de commandes et aussi d'une anticipation de travaux suscitée par les annonces du plan de rigueur comme la modification de la TVA réduite.
Des maux et des remèdes
Si la Confédération des artisans se réjouit de ces bons résultats, elle met en garde contre une « année en trompe l'œil », dont les suites resteront sans effet en 2012. Ainsi, l'organisation prévoit une baisse d'activité de l'ordre de 1% - -2.5% dans le neuf ; 0% dans la rénovation - accompagnée d'une perte entre 2 et 3.000 emplois hors intérim. Dans l'ensemble du bâtiment, le chiffre pourrait même atteindre les 10 à 15.000. Mais surtout ce qui caractérisera 2012, c'est la nette fracture entre un premier semestre qui se fera « dans la continuité » de 2011, selon Patrick Liébus, et une deuxième période qui sera directement impactée par les effets des annonces du gouvernement (ralentissement de la construction de logements neufs, recentrage du PTZ+, passage de la TVA à 7%, plafonnement de l'éco-PTZ, coup de rabot sur le crédit d'impôt Développement Durable et, pour finir, suppression du Scellier). Autant de dispositifs qui jusqu'ici avaient soutenu l'activité du bâtiment…
Face à ces perspectives quelque peu sombres, la Capeb n'entend pas rester inactive et passive, et propose d'ores et déjà différents leviers pour pallier un repli de l'activité. Parmi ceux-ci, l'on citera la parution, il y a quelques jours, du Cahier de Tendances ; la promotion sans relâche des Eco-Artisans ( à ce jour au nombre de 2.300) ; l'affirmation du principe d'éco-rénovation pour une démarche commune des artisans ; la campagne Handi-Bat en faveur de l'accessibilité ; l'Icre-BTP pour garantir la transmission/reprise d'entreprise dans les meilleures conditions ; ou encore la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) pour promouvoir la formation.
Les candidats seront invités lors de la prochaine assemblée générale (11-12 avril) pour prendre position sur ces propositions.