RÉGLEMENTATION. L'arrêté prévoyant la généralisation des douches à l'italienne dans le neuf en 2021 ne passe pas auprès du secteur. Constructeurs, architectes, promoteurs, artisans et bailleurs sociaux réclament un délai "le temps de tester les solutions techniques et de gagner en compétences".
La Fédération française du bâtiment, son Pôle habitat (anciennement LCA-FFB), la FPI (promoteurs), la Capeb (artisans), l'Unsfa (architectes) et l'USH (bailleurs sociaux) s'opposent fermement au nouveau calendrier prévu pour l'interdiction des douches avec ressaut. Un arrêté paru le 17 septembre prévoit, en effet, la généralisation des douches à l'italienne, dans tous les logements neufs desservis par un ascenseur, dès le 1er juillet 2021.
C'est beaucoup trop tôt pour les acteurs du secteur. Alain Chapuis, mandataire national accessibilité de la FFB, contacté par Batiactu, fait savoir qu'un courrier doit partir au ministère chargé du Logement, signé par les acteurs précités, demandant un délai supplémentaire. "Ce n'est pas un refus des douches zéro ressaut", précise-t-il : "l'arrêté précédent [datant de 2015] prévoyait un ressaut de 4 centimètres maximum. Zéro ressaut, c'est une avancée. Mais nous avons besoin de temps". Le secteur évalue le surcoût par logement à 4.000 euros.
"Entre les surcoûts et les sinistres, qui va payer ?"
De temps, les constructeurs, promoteurs, architectes et bailleurs en ont besoin "pour tester les solutions techniques qui émergent, les maîtriser, et monter globalement en compétences" sur le sujet, explique Alain Chapuis. "On parle d'étanchéité, de plomberie, d'électricité aussi. Les solutions vont impliquer des modifications de conception des logements. On ne peut pas se précipiter. Sinon, entre les surcoûts et les sinistres, qui va payer ?"
Si la technique est relativement aisée à mettre en œuvre dans les établissements recevant du public, elle apparaît plus complexe dans les logements. La raison ? "Nous ne pouvons pas intervenir par le logement du dessous, c'est la propriété d'autrui", explique le mandataire de la FFB. C'est pour cela que les acteurs demandent, dans le courrier à la ministre, un délai de quatre ans avant la généralisation, avec une mise en œuvre d'abord dans les appartements de rez-de-chaussée et dans les maisons individuelles. Cette première étape est prévue dès le 1er janvier 2021 par l'arrêté.