Le groupe industriel français a détaillé, mardi 13 décembre, le plan stratégique 2012-2016 qui va se traduire par une réduction de ses coûts et un programme de cessions supérieur à 1,2 milliard d'euros. Cela passera notamment par le gel des embauches dès l'année prochaine. Explications.
Le gel des embauches durera «le temps nécessaire», a déclaré le président du directoire d'Areva, Luc Oursel, aux côtés de Pierre Aubouin, directeur général adjoint en charge des finances, à l'occasion du plan d'actions stratégique du groupe «Action 2016».
A travers cette analyse en profondeur des perspectives de marché, la direction estime entre 200 et 250 le nombre de départs naturels chaque année dans ce type de fonctions en France qui ne seront pas remplacés en raison du gel immédiat des embauches. Avec 28.000 salariés au compteur dans le groupe, la CGT, pour sa part, a avancé un chiffre de 1.200 départs non remplacés.
Ce plan est aussi marqué par la «suspension» d'investissements en France, aux Etats-Unis et en Afrique. Pour la France, Areva signale que sont suspendues les «extensions de capacités» du site de La Hague (Manche), de l'usine Melox (Gard) et des sites Georges-Besse 2 et Comurhex 2, au Tricastin, ces deux derniers restant des «investissements prioritaires».
Investissements réduits d'un tiers entre 2012 et 2016
Outre les investissements de mise en exploitation du gisement d'uranium de Bakouma, en Centreafrique, l'industriel indique également qu'il suspend ceux sur le gisement namibien de Trekkopje, et celui de Ryst Kuil en Afrique du Sud. Enfin, Areva réduit d'environ un tiers le niveau de ses investissements en passant à 7,7 milliards d'euros au total entre 2012 et 2016.
Par ailleurs, le groupe compte vendre dix nouveaux réacteurs pressurisés européens (EPR) dans le monde entre 2012 et 2016, soit deux par an dans les cinq prochaines années, a ajouté L. Oursel.
«Le développement d'Areva doit s'inscrire dans une vision long-terme du marché de l'énergie, a tenu à rassurer le président du directoire dans un communiqué. Compte tenu de la croissance attendue de la consommation d'électricité, Areva a la conviction que les perspectives de développement des énergies nucléaire et renouvelables sont solides au cours des prochaines années, même si la montée en puissance de la base installée mondiale de centrales nucléaires interviendra avec un certain décalage par rapport aux prévisions antérieures à l'accident de Fukushima.»