Pour le quatrième portrait de notre série d'architectes nommés au prix de l'architecture durable, découvrez Philippe Samyn. Cet ingénieur belge privilégie une architecture légère. Il utilise pour cela de nouvelles approches conceptuelles : géométrie analytique, nouveaux indicateurs. Portrait.

Né en 1948, Philippe Samyn a une formation d’ingénieur civil des constructions. Son architecture et ses projets doivent «faire sens» dans les lieux où ils se trouvent. Et tout son travail repose sur ce principe.

Soucieux d’expliquer sa démarche, Philippe Samy base ses recherches sur la légèreté de la structure. «Aujourd’hui, les structures sont très lourdes, moi je veux faire des structures de manière à ce qu’elles soient les plus légères possibles. D’ailleurs, le développement durable passe par la légèreté structurelle», explique Philippe Samyn. Et afin de réussir à réaliser des projets légers, l’architecte utilise des outils mathématiques mais toujours de manière «sensée et à bon escient». Pour cela, l’ingénieur n’hésite pas à abandonner les logiciels «clés en main» au profit d’une géométrie analytique, de nouveaux procédés et de nouveaux indicateurs qu’il crée. Objectif : atteindre ce qu’il appelle l’efficience c'est-à- dire «un meilleur rapport entre l’utilité d’un bâtiment et sa pérennité».

L’importance des matériaux
De plus, l’ingénieur qui est à l’écoute des populations, des nouvelles techniques, est conscient des problématiques actuelles de la construction. Au cœur de ses préoccupations : les matériaux. C’est pourquoi il essaie de se servir de très peu de matières. Pour preuve, lorsqu’il a réalisé les nouvelles canopées de la gare de Louvain, achevée en 2007, il a proposé un projet avec quatre fois moins d’acier que les projets concurrents du concours. Cela n’empêche pas les éléments «d’être expressifs et particulièrement lumineux».

Une méfiance en vers les solutions dites «vertes»
Et lorsque Philippe Samyn parle du développement durable, il n’est pas tendre avec les solutions mises en avant aujourd’hui et plus particulièrement avec les éoliennes. «Mesurez donc l’énergie dépensée pour transporter ces mastodontes, le béton englouti dans leurs fondations, les surfaces bétonnées à leurs pieds…», indique l’ingénieur qui a créé une éolienne légère munie d’un mât facile à lever grâce à des câbles. Philippe Samyn s’impose donc bien comme le défenseur de la légèreté.

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