GRAND PARIS. L'ancien président de la République, à l'origine du projet du Grand Paris, est intervenu lors du sommet du Grand Paris, ce 29 septembre, pour se désoler notamment de la disparition de la notion du "beau" dans le débat public.
"Le beau a disparu du débat public, au profit du légal et du réglementaire." C'est Nicolas Sarkozy, ancien président de la République et initiateur du Grand Paris, qui l'a affirmé ce 29 septembre lors d'une intervention prononcée au sommet du Grand Paris. Celui qui se dit "passionné" par l'architecture regrette en effet que "les gestes architecturaux majeurs se [fassent] hors de chez nous". "Que va-t-il rester de notre génération ? Qu'est-ce qu'elle va livrer si nous n'avons pas de geste architectural qui témoigne de notre époque ?" Rendant hommage au passage à l'art de l'architecture, "l'un des plus nobles qui existent, gratuit, accessible à tous et visible depuis l'extérieur".
Aujourd'hui, "on construit mal, trop peu, et trop cher"
Pour lui, la notion de beau est tout à fait accordable avec celle d'urbanisation et de densification, autre idée chère à ses yeux. C'est pourquoi il propose qu'après l'acte I du Grand Paris, consacré aux transports, s'ouvre l'acte II, consacré au logement. Avec toujours un objectif en matière d'esthétique. "Aujourd'hui, on construit mal, trop peu, et trop cher", a-t-il asséné. D'où l'importance, en matière de rénovation, de changer de philosophie, en offrant des bonus de constructibilité en échange de garanties sur la qualité esthétique. "Vous prenez des immeubles laids, en état de délabrement, et vous dites aux propriétaires qu'on leur permettra de construire plus ; en échange, vous exigez une ambition architecturale. Et là vous aurez réussi la ville nouvelle." L'ancien Président voit également là une manière de faire se réapproprier le Grand Paris par la population. "J'avais voulu à l'origine que le Grand Paris soit d'abord le Grand Paris des architectes."
Enfin, Nicolas Sarkozy a assuré que le projet ne pourrait pas avancer sans un engagement marqué du président de la République en fonction, fustigeant le "mécano institutionnel", accusé "d'enliser les choses". Pour lui, terminer le Grand Paris avant les Jeux olympiques 2024 aurait été préférable, et il avoue s'inquiéter des retards accumulés par le calendrier et des annulations de projet.