CULTURE. Le dernier documentaire de Victor Kossakovsky se demande comment habiter le monde de demain en revenant aux fondamentaux : l'utilisation de la pierre. Ce matériau géosourcé reflète le message politique et écologique porté par ce film, qui sortira au cinéma prochainement.
La pierre est mise à l'honneur au cinéma. Dans le tout dernier documentaire de Victor Kossakovsky, "Architecton", le matériau géosourcé, ses techniques de mise en œuvre et ses avantages écologiques sont mis en lumière. Le long-métrage contemplatif de ce réalisateur russe basé à Berlin sortira en salles le 27 novembre 2024. Victor Kossakovsky manie le plan fixe et les gros plans, et représente la pierre comme une matière lourde qui provoque un bruit sourd quand elle dévale des pentes et déclenche un éboulement infini.
Un autre gros plan permet de filmer un processus industriel. Des roches semblent danser sur le tapis roulant d'une usine. Plus tard, une montagne de gravats couleur miel nous fait penser à un désert. Dans ce film, la pierre devient nature morte, ou s'illustre comme un matériau éternel et intemporel retrouvé dans des ruines et des bâtiments abandonnés.
Message écologique
Le documentaire franco-allemand d'1h37 alterne des scènes en couleurs et en noir et blanc pour raconter la conception de bâtiments. On devine rapidement que la question centrale de ce document est celle de la préservation et limitation des ressources, du dérèglement climatique et de la protection de la planète. Ces thématiques, à peine évoquées lors de dialogues, sont illustrées en images. Une métaphore subtile pour un long-métrage philosophique qui rappelle que "le béton est la matière la plus répandue sur terre après l'eau".
"Pourquoi avant on construisait des bâtiments pour 1.000 ans et aujourd'hui pour 40 ?", interroge un personnage. L'architecte et designer italien Michele DeLucchi, personnage principal du film, affirme que "le béton ne fait pas partie de la nature […] et ne renferme aucune fertilité." Il réclame d'opérer "un énorme changement de paradigme".
Un message clair relayé par le réalisateur lui-même : "J'en appelle aux scientifiques et aux ingénieurs : nous devons mobiliser huit milliards de cerveaux pour trouver un substitut au béton. Nous devons trouver quelque chose qui nous permette de construire des choses qui durent, et ce dans le respect de la nature."
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