Désireux de renforcer leur rôle dans la société et leur poids dans l'élaboration des bâtiments, les architectes ont mis en avant, au cours de leur 33ème Congrès qui s'est tenu dernièrement à Dijon, leur capacité à s'inscrire dans le développement durable et à soutenir la démarche HQE.
Le dernier congrès de l'Union nationale des syndicats français d'architectes avait pour première mission de faire entendre la voix de cette profession, généralement silencieuse. Non que les revendications portent sur le salaire ou les heures supplémentaires, mais plutôt sur la reconnaissance de leur profession et de leur savoir-faire. Estimant que leur travail souffre de discrédit, notamment à cause de la notion de " surcoût architectural ", ils ont décidé de frapper du poing sur la table en jouant avec la vague " développement durable ". Pour eux, " l'architecte est un fabricant de valeur ajoutée en construisant l'espace ", et en le faisant dans le respect du citoyen.
Partant du constat que les français avaient été fort peu présent à Oslo cette année, Dominique Riquier-Sauvage, qui préside la Commission Développement durable et Démarche HQE à l'UNSFA, a cherché à convaincre son auditoire de la nécessité à suivre cette " démarche citoyenne ". Elle a ainsi indiqué que si les suédois se sont tant rapprochés de la notion de développement durable, c'est parce qu' " ils ont compris que la qualité environnementale était une valeur ajoutée ".
" Le développement durable est un concept passionnant parce que, conjuguant l'intérêt public et l'intérêt privé, il intègre à la fois l'action et le respect des domaines dans lesquels on intervient, avec la constante préoccupation : d'économiser en permanence, et pour le très long terme, ce qui ne se renouvelle pas, et, dès les choix initiaux, de réfléchir au 'devenir' possible ultérieur des matériaux mis en œuvre ", écrivait François Pélegrin, président de l'UNSFA en mai dernier.
La démarche Haute Qualité Environnementale repose sur le principe du volontariat et de la concertation entre les différents acteurs de la construction. L'idée de l'UNSFA est que l'impulsion doit venir du maître d'ouvrage, et que la concertation fait de l'architecte le centre de décision, le catalyseur des réflexions. Cette faculté à intégrer les différents aspects et contraintes de la construction, l'architecte le doit à sa " formation pluridisciplinaire " ; qui lui donne une approche globalisante du problème : " c'est à nous, architectes, de rassembler les données éparses pour en faire un tout ", s'est ainsi expliqué Dominique Gauzin-Müller.
Placer l'architecte au centre de la réflexion sur la construction consiste à le laisser intégrer les différentes cibles visées par la démarche HQE, et à y répondre par une solution adaptée précisément aux besoins du bâtiment en projet. Les 14 cibles de cette démarches sont en effet très diverses :
1. Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat (intégration architecturale, urbanistique et sociale du bâtiment dans le quartier ;
2. Choix intégré des procédés et produits de construction (peu ou non polluants) ;
3. Chantier à faible nuisance (déchets, bruit, pollutions) ;
4. Gestion de l'énergie ;
5. Gestion de l'eau et de sa consommation ;
6. Gestion des déchets d'activités (collecte, dépôt et traitement) ;
7. Entretien et maintenance ;
8. Confort hygrothermique compatible avec des dépenses énergétiques maîtrisées ;
9. Confort acoustique ;
10. Confort visuel (éclairage naturel et artificiel) ;
11. Confort olfactif (renouvellement et circulation de l'air) ;
12. Conditions sanitaires (facilité d'entretien, hygiène et santé) ;
13. Qualité de l'air ambiant avec le traitement des polluants atmosphériques ;
14. Qualité de l'eau, avec la protection du réseau collectif de distribution.
Toutes ces cibles rendent éminemment complexe le travail de construction, depuis l'imagination du projet jusqu'à son aboutissement. De plus, les intérêts économiques, comme la rentabilité d'un chantier, viennent en bute avec ces contraintes. Aussi les architectes s'estiment-ils les plus à-mêmes de les prendre en charge. " L'architecte est le chef d'orchestre tout désigné de la démarche environnementale : sa formation initiale et son expérience l'y ont déjà préparé ", conclut Dominique Gauzin-Müller.
Remettre l'architecte au cœur de la construction répond à une angoisse de la profession, face à la volonté gouvernementale de multiplier les contrats de conception-construction, par exemple. Pour l'UNSFA, les mesures d'urgences sont nécessaires, mais doivent être limitées dans le temps, car dans ce contexte, l'architecte ne peut remplir totalement sa mission sociale. Cette idée rejoint celle du coût global de la construction, qui ne saurait être uniquement calculé sur des bases capitalistiques : " les architectes de l'UNSFA tentent d'expliquer que le coût global doit prendre en considération l'ensemble des facteurs matériels et humains pris sur le long terme ", affirmait François Pélegrin en mai dernier.
Mais les architectes ont aussi pointé du doigt un risque majeur. Puisque la démarche HQE repose sur la concertation, et si le développement durable repose sur un travail collectif, il pourrait advenir que l'on impose, dans la pure tradition française, un " Monsieur Environnement ", qui " viendrait tout chapeauter ". Dans ce cas, la liberté et l'indépendance de l'architecte se verraient remises en question.
Le développement durable et la démarche HQE, au cœur des préoccupations des architectes, sont une réponse à leur souci de revenir sur le devant de la scène. Trop souvent considérés comme la cinquième roue du carrosse, quand ils s'en considèrent davantage comme le moteur, ils cherchent à faire entendre leur voix, par le biais d'un débat national de plus en plus présent dans la société.
Partant du constat que les français avaient été fort peu présent à Oslo cette année, Dominique Riquier-Sauvage, qui préside la Commission Développement durable et Démarche HQE à l'UNSFA, a cherché à convaincre son auditoire de la nécessité à suivre cette " démarche citoyenne ". Elle a ainsi indiqué que si les suédois se sont tant rapprochés de la notion de développement durable, c'est parce qu' " ils ont compris que la qualité environnementale était une valeur ajoutée ".
" Le développement durable est un concept passionnant parce que, conjuguant l'intérêt public et l'intérêt privé, il intègre à la fois l'action et le respect des domaines dans lesquels on intervient, avec la constante préoccupation : d'économiser en permanence, et pour le très long terme, ce qui ne se renouvelle pas, et, dès les choix initiaux, de réfléchir au 'devenir' possible ultérieur des matériaux mis en œuvre ", écrivait François Pélegrin, président de l'UNSFA en mai dernier.
La démarche Haute Qualité Environnementale repose sur le principe du volontariat et de la concertation entre les différents acteurs de la construction. L'idée de l'UNSFA est que l'impulsion doit venir du maître d'ouvrage, et que la concertation fait de l'architecte le centre de décision, le catalyseur des réflexions. Cette faculté à intégrer les différents aspects et contraintes de la construction, l'architecte le doit à sa " formation pluridisciplinaire " ; qui lui donne une approche globalisante du problème : " c'est à nous, architectes, de rassembler les données éparses pour en faire un tout ", s'est ainsi expliqué Dominique Gauzin-Müller.
Placer l'architecte au centre de la réflexion sur la construction consiste à le laisser intégrer les différentes cibles visées par la démarche HQE, et à y répondre par une solution adaptée précisément aux besoins du bâtiment en projet. Les 14 cibles de cette démarches sont en effet très diverses :
1. Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat (intégration architecturale, urbanistique et sociale du bâtiment dans le quartier ;
2. Choix intégré des procédés et produits de construction (peu ou non polluants) ;
3. Chantier à faible nuisance (déchets, bruit, pollutions) ;
4. Gestion de l'énergie ;
5. Gestion de l'eau et de sa consommation ;
6. Gestion des déchets d'activités (collecte, dépôt et traitement) ;
7. Entretien et maintenance ;
8. Confort hygrothermique compatible avec des dépenses énergétiques maîtrisées ;
9. Confort acoustique ;
10. Confort visuel (éclairage naturel et artificiel) ;
11. Confort olfactif (renouvellement et circulation de l'air) ;
12. Conditions sanitaires (facilité d'entretien, hygiène et santé) ;
13. Qualité de l'air ambiant avec le traitement des polluants atmosphériques ;
14. Qualité de l'eau, avec la protection du réseau collectif de distribution.
Toutes ces cibles rendent éminemment complexe le travail de construction, depuis l'imagination du projet jusqu'à son aboutissement. De plus, les intérêts économiques, comme la rentabilité d'un chantier, viennent en bute avec ces contraintes. Aussi les architectes s'estiment-ils les plus à-mêmes de les prendre en charge. " L'architecte est le chef d'orchestre tout désigné de la démarche environnementale : sa formation initiale et son expérience l'y ont déjà préparé ", conclut Dominique Gauzin-Müller.
Remettre l'architecte au cœur de la construction répond à une angoisse de la profession, face à la volonté gouvernementale de multiplier les contrats de conception-construction, par exemple. Pour l'UNSFA, les mesures d'urgences sont nécessaires, mais doivent être limitées dans le temps, car dans ce contexte, l'architecte ne peut remplir totalement sa mission sociale. Cette idée rejoint celle du coût global de la construction, qui ne saurait être uniquement calculé sur des bases capitalistiques : " les architectes de l'UNSFA tentent d'expliquer que le coût global doit prendre en considération l'ensemble des facteurs matériels et humains pris sur le long terme ", affirmait François Pélegrin en mai dernier.
Mais les architectes ont aussi pointé du doigt un risque majeur. Puisque la démarche HQE repose sur la concertation, et si le développement durable repose sur un travail collectif, il pourrait advenir que l'on impose, dans la pure tradition française, un " Monsieur Environnement ", qui " viendrait tout chapeauter ". Dans ce cas, la liberté et l'indépendance de l'architecte se verraient remises en question.
Le développement durable et la démarche HQE, au cœur des préoccupations des architectes, sont une réponse à leur souci de revenir sur le devant de la scène. Trop souvent considérés comme la cinquième roue du carrosse, quand ils s'en considèrent davantage comme le moteur, ils cherchent à faire entendre leur voix, par le biais d'un débat national de plus en plus présent dans la société.
