CONTESTATION. Un nouveau référentiel vient se proposer d'encadrer l'utilisation de la maquette numérique. L'Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa) a toutefois réagi, s'opposant à ce dispositif. Découvrez pourquoi.
Le référentiel Bim4value a été présenté au dernier salon Bim world, qui s'est tenu à Paris début avril. Son principe ? "Proposer un cadre de référence qui s'appuie sur les usages de la maquette numérique, depuis la programmation jusqu'à l'exploitation-maintenance", expliquent ses concepteurs. Mais cette création validée par sept organismes du secteur (1) est loin de faire l'unanimité. Ainsi, les architectes, par la voix de leur syndicat l'Unsfa, ont fait savoir leur mécontentement. Bim4value est notamment soupçonné de servir les intérêts des plus grands groupes.
"Le but, c'est le Bim pour tous"
"Le but, c'est le Bim pour tous", explique Gérard Senior de l'Unsfa, contacté par Batiactu. "L'ensemble des acteurs, quelle que soit leur taille, doit s'approprier ce qui n'est qu'un outil. A ce que je sache, nous n'avons pas eu de référentiel lorsque nous sommes passés de la planche à dessin à l'informatique !" Les architectes craignent que derrière ce référentiel se cache une certification, potentiellement obligatoire, qui finirait par standardiser l'utilisation de la maquette numérique.
Dans un communiqué de presse diffusé courant avril, l'Unsfa affirme que ce référentiel irait à l'encontre de la charte Bim 2022, signée aux Assises du logement le 15 novembre 2018. "La mise en place d'une certification/labellisation [...] ne constitue pas un dispositif adapté à la montée en compétences massive voulue par la filière. Elle est contraire à la dynamique en cours." L'Unsfa rappelle ainsi que le plan "élabore un kit d'accompagnement à la production d'un cahier des charges pour la maîtrise d'ouvrage au sein d'ADN Construction et œuvre actuellement avec toute la filière, pour simplifier le contrôle et l'autocontrôle du projet et les mettre à la portée de chaque acteur".
"Ce sont autant d'honoraires que l'on retire à l'architecte"
"La multiplication de ces référentiels, au profit de ceux qui les dispersent, ce sont autant d'honoraires que l'on retire à l'architecte", nous confie un autre professionnel de l'architecture. "Nous devons faire davantage confiance aux hommes qu'aux référentiels. Ce qu'il se passe, c'est que nous mettons les acteurs majeurs d'un chantier en mauvaise posture, et l'on arrive à des non-qualités. Mais, pour se donner bonne conscience, on veut instaurer un nouveau label..."
(1) Cinov, EGF.BTP, Fedene, Fsif, SBA, Syntec-Ingénierie.