A travers un manifeste publié lundi 25 mars dans la plupart des quotidiens, les architectes demandent aux pouvoirs publics qu'on leur accorde plus de confiance et davantage de responsabilités.
Il est des chiffres qui valent mieux que tout discours. Ainsi, en France 68% des bâtiments sont construits sans architecte. " Imaginez un pays où 68 % des avions ne seraient pas pilotés par des pilotes de lignes " s'insurge l'Ordre des architectes qui publie dans la presse un manifeste en guise de conclusion d'une campagne de publicité qui a débuté le 11 mars. " Et tous les tartuffes de s'étonner ensuite des conséquences poursuit ce manifeste. A coups de canifs dans le lois de la construction, de petites concessions en furtifs passages en force, la France a laissé les logiques de la promotion et du rendement prendre le pas sur la nécessité d'une architecture conçue par et pour l'être humain ".
Alors que la campagne de communication - dont le budget s'élève à 9 millions de francs - se veut volontairement positive en montrant l'intervention des architectes sur le cadre de vie des français autour de six thèmes (famille, éducation, santé, travail, transports urbains, sports), ce manifeste est beaucoup plus revendicatif. Il tournera autour de trois préoccupations essentielles présentées sous la forme de constats : 68% des bâtiments sont construits aujourd'hui sans les architectes, la politique d'urbanisme se pratique aujourd'hui 9 fois sur 10 dans les architectes, enfin la moitié des étudiants en architecture sont aujourd'hui formés pour ne pas exercer leur métier.
Face à ce constat étonnant, Jean-François Susini, président de l'Ordre des Architectes souhaite interpeller les hommes politiques, et notamment les candidats à la présidentielle autour d'une question fondamentale " Comment imaginer un pays sans penser à son architecture ? ". " La France a-t-elle vraiment intérêt à se construire sans architecte " poursuit Jean-François Susini en rappelant que " la démagogie, l'intérêt financier, les conséquences de l'absence d'idées, de la faiblesse fonctionnelle ou de la médiocrité esthétique ne se payent jamais comptant, mais quelques années ou décennies plus tard... au prix fort ".
Le calendrier de cette première campagne de communication réalisée par l'Ordre n'est évidemment pas du au hasard. En pleine campagne électorale et alors que la réforme de la loi sur l'architecture a été évoquée par Catherine Tasca en conseil des ministres, les architectes souhaitent initier un débat autour de leur rôle dans la société. " Ils ne demandent ni à travailler moins, ni à être déchargés de leurs responsabilités. Au contraire, ils demandent à être toujours plus et toujours mieux utilisés " explique Jean-François Susini. " Nous ne sommes pas infaillibles, mais nous sommes persuadés de pouvoir contribuer, mieux que d'autres à éviter les grandes erreurs du passé récent " poursuit-il.
Jean-Philippe Defawe
Les architectes en chiffres
27.000 architectes et agréés en architecture inscrits au tableau de l'Ordre sur 40.000 diplômés
1.500 diplômés sortent chaque année des écoles d'architectures
37% des architectes exercent en Ile-de-France
62% des architectes inscrits à l'Ordre ont entre 40 et 60 ans
76% des architectes exercent en libéral
On compte aujourd'hui 3.738 sociétés d'architectures contre 700 en 1983
En 2000, sur un chiffre d'affaires de 67.840 millions d'euros pour la construction, le montant des travaux conçus par les architectes s'élève à 24.540 millions d'euros.
Alors que la campagne de communication - dont le budget s'élève à 9 millions de francs - se veut volontairement positive en montrant l'intervention des architectes sur le cadre de vie des français autour de six thèmes (famille, éducation, santé, travail, transports urbains, sports), ce manifeste est beaucoup plus revendicatif. Il tournera autour de trois préoccupations essentielles présentées sous la forme de constats : 68% des bâtiments sont construits aujourd'hui sans les architectes, la politique d'urbanisme se pratique aujourd'hui 9 fois sur 10 dans les architectes, enfin la moitié des étudiants en architecture sont aujourd'hui formés pour ne pas exercer leur métier.
Face à ce constat étonnant, Jean-François Susini, président de l'Ordre des Architectes souhaite interpeller les hommes politiques, et notamment les candidats à la présidentielle autour d'une question fondamentale " Comment imaginer un pays sans penser à son architecture ? ". " La France a-t-elle vraiment intérêt à se construire sans architecte " poursuit Jean-François Susini en rappelant que " la démagogie, l'intérêt financier, les conséquences de l'absence d'idées, de la faiblesse fonctionnelle ou de la médiocrité esthétique ne se payent jamais comptant, mais quelques années ou décennies plus tard... au prix fort ".
Le calendrier de cette première campagne de communication réalisée par l'Ordre n'est évidemment pas du au hasard. En pleine campagne électorale et alors que la réforme de la loi sur l'architecture a été évoquée par Catherine Tasca en conseil des ministres, les architectes souhaitent initier un débat autour de leur rôle dans la société. " Ils ne demandent ni à travailler moins, ni à être déchargés de leurs responsabilités. Au contraire, ils demandent à être toujours plus et toujours mieux utilisés " explique Jean-François Susini. " Nous ne sommes pas infaillibles, mais nous sommes persuadés de pouvoir contribuer, mieux que d'autres à éviter les grandes erreurs du passé récent " poursuit-il.
Jean-Philippe Defawe
Les architectes en chiffres
27.000 architectes et agréés en architecture inscrits au tableau de l'Ordre sur 40.000 diplômés
1.500 diplômés sortent chaque année des écoles d'architectures
37% des architectes exercent en Ile-de-France
62% des architectes inscrits à l'Ordre ont entre 40 et 60 ans
76% des architectes exercent en libéral
On compte aujourd'hui 3.738 sociétés d'architectures contre 700 en 1983
En 2000, sur un chiffre d'affaires de 67.840 millions d'euros pour la construction, le montant des travaux conçus par les architectes s'élève à 24.540 millions d'euros.
