« Radioscopie d'une profession », nom de l'étude en deux temps réalisée par l'Ifop à la demande du Cnoa, dresse un état des lieux de l'activité des architectes. Au programme, stabilité du chiffre d'affaires et des effectifs, espoir d'une sortie de crise en 2011, mais aussi commandes en évolution négative…
Lors d'un premier sondage Ifop commandé par le Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa), paru en septembre 2009, la profession faisait état d'un moral plutôt en berne, un an après la crise financière et économique. Deux autres vagues de cette enquête*, réalisées en mars et septembre 2010, peaufinent ces résultats.
Parmi les faits marquants de cette seconde vague de l'enquête, le nombre de commandes fermes connaît des évolutions contrastées. Ainsi, entre mars et septembre dernier, il a enregistré une évolution négative, passant d'une moyenne de 13.3% à 11.4%. En détail, la part du nombre d'agences ayant reçu moins de 3 commandes par an croît de 8 à 11%, un chiffre encore bien éloigné des 18% de 2009. A contrario, les agences enregistrant plus de 21 commandes par an ne représentent plus que 12% en septembre, contre 16% en mars. Entre les deux (agences obtenant de 3 à 16 commandes/an, ndlr), l'activité semble à la stagnation, avec toutefois une progression sensible par rapport aux années précédentes.
Le logement, nerf de la guerre
Du côté des chiffres d'affaires, là encore la stabilisation semble de mise. Ainsi, l'activité se maintient, au profit notamment des agences déclarant entre 50.000 et 100.000 €/an et entre 100.000 et 200.000 €/an qui enregistrent un chiffre d'affaires en hausse de 2 à 3% entre mars et septembre. En revanche, celles déclarant 50.000 €/an ou plus de 200.000 €/an voient leur CA baisser de 2 à 3%. Les grandes agences, quant à elles, ont eu une activité stable durant cette période. Ces variations ou stagnations de chiffre d'affaires sont essentiellement dues aux activités de l'agence. En effet, durant la période mars/septembre, ce sont le logement collectif, la maison individuelle et les bâtiments publics qui représentent les activités principales des agences. Effets du plan de relance, de la rénovation du parc immobilier et boom des ventes par les promoteurs… ont contribué à cette progression. Plus précisément, c'est le logement collectif qui arrive en tête, faisant progresser de 5% le chiffre d'affaires des agences ayant cette activité.
Enfin, au vu de ces résultats mitigés, il semble que les effectifs n'aient pas été atteints. Malgré la crise ou en anticipation de celle-ci, 65% des architectes interrogés en septembre 2010 déclaraient ne pas avoir dû ou avoir eu l'intention de se séparer d'un ou plusieurs salariés. Globalement, l'enquête révèle un certain espoir dans l'avenir, un tiers des architectes interrogés pensant que 2011 marquera l'année de sortie de crise pour la France (contre 26% en mars dernier).
* Etude réalisée du 20 au 24 septembre 2010 sur un échantillon de 802 architectes, représentatif de la population des architectes inscrits à l'Ordre et en activité.
