A la veille du référendum sur le plan de l'Onu pour la réunification de Chypre, des architectes du nord et du sud de Nicosie oeuvrent à planifier ce que deviendra le coeur de la capitale, où la zone tampon est aujourd'hui contrôlée par les soldats de l'Onu.
Du 11ème étage de la Tour Shacolas, plus haut bâtiment de la partie sud de la vieille ville de Nicosie, le contraste est saisissant: au sud, au-delà des remparts, une ville moderne avec ses hauts immeubles, au nord, un gros bourg où seuls émergent les deux minarets la mosquée Selimiye, anciennement cathédrale Sainte Sophie.
Et au coeur de la ville ceinte de remparts vénitiens du XVIe siècle, la ligne verte, également appelée la "zone tampon". Depuis l'invasion turque de 1974, la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), contrôle ce "no man's land" de 1,5 km de long et de quelques dizaines de mètres de large. Nicosie est la dernière capitale divisée au monde.
Brian Kelly, porte-parole de l'Onu à Chypre, rappelle que selon le plan du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, "la zone tampon disparaîtra" en cas de réunification de l'île.
Côté sud, sur l'axe qui longe la ligne verte, très rares sont les maisons habitées, les Chypriotes grecs ayant déserté l'endroit, trop proche de la zone "ennemie". Aux fenêtres des maisons, des sacs de sable dans l'encadrement des fenêtres témoignent des affrontements de 1974. Des menuisiers et des ferronniers sont les seuls occupants de ce quartier de hangars délabrés et de maisons en ruine.
Au bout des rues, des barils surmontés de barbelés font office de frontière. "Interdit d'approcher", indiquent les panneaux aux touristes curieux. De jeunes soldats montent la garde sous un drapeau chypriote grec. Au-delà de ces barrages, on distingue, dans la zone tampon, des maisons effondrées, des façades criblées de balles et des ruelles envahies par la végétation.
Plus à l'est, à la lisière de la zone, surgit le quartier de Chrysaliniotissa, aux ruelles fleuries et aux jolies maisons restaurées. Cette résurrection, comme celle du quartier Arab Ahmet, dans le nord de la vieille ville, est l'oeuvre du Nicosia Master Plan (NMP), une initiative bi-communautaire qui, depuis 1979, travaille sur un projet de réhabilitation de la vieille ville.
Sous l'égide du Programme de développement des Nations Unies (PNUD), le NMP rassemble des architectes, urbanistes, sociologues et économistes chypriotes grecs et turcs qui restaurent monuments historiques et habitations et tentent de recréer un espace de vie où, un jour, les deux communautés pourront peut-être vivre ensemble.
Ces dernières années, le NMP a mené une étude sur l'état des 260 bâtiments dans la zone tampon, abandonnés depuis 30 ans. "Aujourd'hui, nous menons des travaux d'urgence pour empêcher l'écroulement de la majorité de ces bâtiments. Nous ne voulons pas perdre la valeur architecturale que représentent la plupart d'entre eux", explique Agni Pétridou, architecte chypriote-grecque au NMP. Le coût de cette seule opération s'élève à 2,6 millions d'euros, selon le Bureau de l'Onu pour les services d'appui aux projets (UNOPS).
Pour Dominique Larsimont, responsable de l'UNOPS à Chypre, « un "oui" ou un "non" au référendum ne changerait pas grand-chose à l'avancée des travaux (dans la zone tampon) si ce n'est qu'un "oui" permettrait un déminage plus rapide de certaines zones auxquelles les architectes n'ont pas pu avoir accès jusqu'à présent».
"A cause des mines placées également à l'intérieur de nombreux bâtiments, les architectes n'ont pu y entrer", ajoute Mme Pétridou.
Et au coeur de la ville ceinte de remparts vénitiens du XVIe siècle, la ligne verte, également appelée la "zone tampon". Depuis l'invasion turque de 1974, la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), contrôle ce "no man's land" de 1,5 km de long et de quelques dizaines de mètres de large. Nicosie est la dernière capitale divisée au monde.
Brian Kelly, porte-parole de l'Onu à Chypre, rappelle que selon le plan du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, "la zone tampon disparaîtra" en cas de réunification de l'île.
Côté sud, sur l'axe qui longe la ligne verte, très rares sont les maisons habitées, les Chypriotes grecs ayant déserté l'endroit, trop proche de la zone "ennemie". Aux fenêtres des maisons, des sacs de sable dans l'encadrement des fenêtres témoignent des affrontements de 1974. Des menuisiers et des ferronniers sont les seuls occupants de ce quartier de hangars délabrés et de maisons en ruine.
Au bout des rues, des barils surmontés de barbelés font office de frontière. "Interdit d'approcher", indiquent les panneaux aux touristes curieux. De jeunes soldats montent la garde sous un drapeau chypriote grec. Au-delà de ces barrages, on distingue, dans la zone tampon, des maisons effondrées, des façades criblées de balles et des ruelles envahies par la végétation.
Plus à l'est, à la lisière de la zone, surgit le quartier de Chrysaliniotissa, aux ruelles fleuries et aux jolies maisons restaurées. Cette résurrection, comme celle du quartier Arab Ahmet, dans le nord de la vieille ville, est l'oeuvre du Nicosia Master Plan (NMP), une initiative bi-communautaire qui, depuis 1979, travaille sur un projet de réhabilitation de la vieille ville.
Sous l'égide du Programme de développement des Nations Unies (PNUD), le NMP rassemble des architectes, urbanistes, sociologues et économistes chypriotes grecs et turcs qui restaurent monuments historiques et habitations et tentent de recréer un espace de vie où, un jour, les deux communautés pourront peut-être vivre ensemble.
Ces dernières années, le NMP a mené une étude sur l'état des 260 bâtiments dans la zone tampon, abandonnés depuis 30 ans. "Aujourd'hui, nous menons des travaux d'urgence pour empêcher l'écroulement de la majorité de ces bâtiments. Nous ne voulons pas perdre la valeur architecturale que représentent la plupart d'entre eux", explique Agni Pétridou, architecte chypriote-grecque au NMP. Le coût de cette seule opération s'élève à 2,6 millions d'euros, selon le Bureau de l'Onu pour les services d'appui aux projets (UNOPS).
Pour Dominique Larsimont, responsable de l'UNOPS à Chypre, « un "oui" ou un "non" au référendum ne changerait pas grand-chose à l'avancée des travaux (dans la zone tampon) si ce n'est qu'un "oui" permettrait un déminage plus rapide de certaines zones auxquelles les architectes n'ont pas pu avoir accès jusqu'à présent».
"A cause des mines placées également à l'intérieur de nombreux bâtiments, les architectes n'ont pu y entrer", ajoute Mme Pétridou.