Le musée du Design, à Londres, consacre jusqu'au 4 juillet une exposition à Archigram, magazine fondé en 1961 par six architectes britanniques partageant une vision de l'habitat et de l'urbanisme inspirée du pop art et des progrès technologiques de l'époque.
"Archigram fut à l'architecture, ce que les Beatles furent à la musique et les Monty Python au cinéma", estime le Design Museum.Jeunes diplômés, Peter Cook, David Greene et Michael "Spider" Webb -dont l'ambition était de "perpétuer la polémique et l'enthousiasme" qu'ils ont connus à l'école d'architecture- publient en 1961 le premier numéro d'Archigram sur une grande feuille de papier bon marché. Neuf numéros de cette revue d'architecture anticonformiste sortiront entre 1961 à 1974.
"Nous avons choisi de court-circuiter l'image déclinante du Bauhaus qui est une insulte au fonctionnalisme", prévenait alors David Greene dans un poème publié dans ce numéro.
Peter Cook et Michael Webb signaient des dessins fustigeant le conservatisme intellectuel de l'"establishment architectural britannique".
Considéré comme une "plaisanterie d'étudiants", ce premier numéro fut vendu à 300 exemplaires, se souvient Peter Cook.
Combinaison des mots "architecture" et "télégramme", le titre soulignait ainsi l'"urgence" de la tâche à laquelle le trio s'attaquait. Très vite, il fut rallié par trois autres architectes londoniens: Warren Chalk, Dennis Crompton et Ron Herron.
En 1962, dans un deuxième numéro plus substantiel, le collectif s'érige contre "le merdier en vogue à Londres, contre l'attitude d'une Europe perpétuant la tradition d'une architecture polie mais sans audace qui s'est emparée du label 'moderne' et en a trahi la plupart des fondements".
A l'heure de la grande consommation, des voyages dans l'espace et des premiers pas sur la Lune, le magazine s'inspire des bandes dessinées américaines de mondes futuristes, peuplées de super héros, ainsi que d'un pop art à la Roy Lichtenstein.
Résolument avant-gardiste, le collectif n'a qu'un leitmotiv: "tout est possible". En 1963, les six architectes sont invités à participer à une exposition à l'Institut d'arts contemporains (ICA) de Londres, où ils produisent leur premier manifeste, "Living City", la ville vue comme un "organisme unique" que la technologie libère de ses carcans.
Le collectif exploite ainsi les notions de nomadisme et de mobilité, notamment en 1964 avec le projet "Walking City" de Ron Herron: une ville aux structures reptiliennes dotée de pattes lui permettant de se mouvoir et s'installer là où ses habitants le décident.
La même année, Peter Cook présente "Plug-in City", dont les modules d'habitations se connectent entre eux et se déplacent grâce à des grues intégrées.Selon Peter Cook, leur groupe "jouait avec les limites architecturales".
En 1968, quand le groupe propose son projet de métropole volante "Instant City", le magazine se diffuse à des milliers d'exemplaires. En 1974, quand le collectif se dissout, il n'aura fait naître que trois petits projets, dont une piscine pour le chanteur britannique Rod Stewart.
"Archigram nous a offert une chance de montrer ce que nous voulions réaliser si on nous en avait donné l'occasion", avait déclaré Ron Herron peu avant sa mort en 1994. "On ne nous l'a pas donnée".
"Nous avons choisi de court-circuiter l'image déclinante du Bauhaus qui est une insulte au fonctionnalisme", prévenait alors David Greene dans un poème publié dans ce numéro.
Peter Cook et Michael Webb signaient des dessins fustigeant le conservatisme intellectuel de l'"establishment architectural britannique".
Considéré comme une "plaisanterie d'étudiants", ce premier numéro fut vendu à 300 exemplaires, se souvient Peter Cook.
Combinaison des mots "architecture" et "télégramme", le titre soulignait ainsi l'"urgence" de la tâche à laquelle le trio s'attaquait. Très vite, il fut rallié par trois autres architectes londoniens: Warren Chalk, Dennis Crompton et Ron Herron.
En 1962, dans un deuxième numéro plus substantiel, le collectif s'érige contre "le merdier en vogue à Londres, contre l'attitude d'une Europe perpétuant la tradition d'une architecture polie mais sans audace qui s'est emparée du label 'moderne' et en a trahi la plupart des fondements".
A l'heure de la grande consommation, des voyages dans l'espace et des premiers pas sur la Lune, le magazine s'inspire des bandes dessinées américaines de mondes futuristes, peuplées de super héros, ainsi que d'un pop art à la Roy Lichtenstein.
Résolument avant-gardiste, le collectif n'a qu'un leitmotiv: "tout est possible". En 1963, les six architectes sont invités à participer à une exposition à l'Institut d'arts contemporains (ICA) de Londres, où ils produisent leur premier manifeste, "Living City", la ville vue comme un "organisme unique" que la technologie libère de ses carcans.
Le collectif exploite ainsi les notions de nomadisme et de mobilité, notamment en 1964 avec le projet "Walking City" de Ron Herron: une ville aux structures reptiliennes dotée de pattes lui permettant de se mouvoir et s'installer là où ses habitants le décident.
La même année, Peter Cook présente "Plug-in City", dont les modules d'habitations se connectent entre eux et se déplacent grâce à des grues intégrées.Selon Peter Cook, leur groupe "jouait avec les limites architecturales".
En 1968, quand le groupe propose son projet de métropole volante "Instant City", le magazine se diffuse à des milliers d'exemplaires. En 1974, quand le collectif se dissout, il n'aura fait naître que trois petits projets, dont une piscine pour le chanteur britannique Rod Stewart.
"Archigram nous a offert une chance de montrer ce que nous voulions réaliser si on nous en avait donné l'occasion", avait déclaré Ron Herron peu avant sa mort en 1994. "On ne nous l'a pas donnée".