En raison du boom mondial de l'acier provoqué par la forte demande chinoise l'an dernier et de l'envolée des prix, le sidérurgiste européen devrait publier jeudi prochain des bénéfices records.

Selon un panel de onze analystes interrogés par Factset JCF Group et cité par l'AFP, le numéro deux mondial de l'acier affichera un bénéfice net compris entre 1,536 milliard et 2,433 milliards d'euros, le consensus s'établissant à 2 milliards.
Le résultat net serait ainsi multiplié par huit par rapport aux 257 millions d'euros réalisés en 2003, année où Arcelor avait renoué avec les profits après des années de marasme du secteur sidérurgique et de restructurations.

En un an, le marché mondial a radicalement changé grâce à l'essor de la Chine, dont les énormes besoins en acier ont brusquement enfiévré le marché planétaire.
La consommation chinoise en produits sidérurgiques s'est ainsi accrue de 11% sur l'année pour dépasser les 260 millions de tonnes, ce qui représente près du quart de la consommation mondiale totale, selon des statistiques de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

Arcelor, dont la majorité des clients sont européens, a indirectement profité de la voracité chinoise. La quasi-pénurie d'acier qui en a résulté lui a permis d'augmenter ses prix de vente de façon vertigineuse, même s'il fait remarquer que ces hausses couvrent à peine les factures de plus en plus salées que lui présentent ses fournisseurs de minerai de fer et de coke.

L'envolée de la demande mondiale d'acier est survenue au meilleur moment pour le groupe qui, grâce aux synergies mises en oeuvre entre ses trois composantes fusionnées en 2002 (le français Usinor, l'espagnol Aceralia et le luxembourgeois Arbed), commençait à jouir d'une compétitivité accrue.
Toutefois, par manque de matières premières, Arcelor n'a pas pu tourner à plein régime en 2004 et n'a utilisé qu'environ 97% de ses capacités de production.

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